Les attentats du 22 juillet à Oslo ont fait naître deux films cette année. Utoya 22 juillet sortait au cinéma cette semaine tandis qu’Un 22 juillet était disponible sur Netflix depuis fin octobre. Comment cet évènement tragique a-t-il été reconstruit et comment le cinéma peut-il se faire vecteur d’un tel drame humain ? Deux styles différents ressortent pour traiter de cet évènement, à chacun ses forces et ses faiblesses.
Tandis que le premier embarque la caméra et les spectateurs dans les 72 minutes (durée exacte de l’attentat) d’horreur qu’ont vécu les ados au camp de travaillistes de l’île d’Utoya, le second choisit de traiter l’évènement dans sa totalité : le pendant de manière assez brève et surtout l’après, la réadaptation. Les seules émotions provoquées dans Un 22 juillet sont celles directement liées au sujet parce qu’il ne peut laisser indifférent après les attaques connues, mais jamais par son traitement ni sa réalisation. Dans le film norvégien, il est au contraire clairement question de ressenti parce que le spectateur est entraîné, malgré lui, dans l’attentat et ne peut s’en sortir, oppressé par ce plan séquence interminable et éprouvant. Quelle est l’intention du réalisateur en utilisant ce procédé ? Certaines questions se posent et l’on se demande très vite quel est le but de tout ça si ce n’est d’essayer de provoquer le vertige des spectateurs dans une reconstruction malsaine. Lire la critique en entier.