Gossip girl
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le 6 août 2011
12 j'aime
En tant que comédie sentimentale, ce film n'est forcément pas hilarant.
Mais il présente le mérite éternel d'offrir un modèle aux relations familiales de ce chef-d'oeuvre audiovisuel, j'ai nommé la série Iron Fist : le père magnat qui contrôle tout, le fils alcoolo moralement écrabouillé par ce pater, la fille soumise à la loi dudit pater... Et l'élément perturbateur.
Iron Fist débarque pour reprendre les rênes de l'entreprise en imposant ses valeurs de babacool. Il fusionne en quelque sorte deux personnages de ce film-ci : le futur époux de la soeur (Cary Grant) et la deuxième soeur, la non conformiste (Katharine Hepburn).
Cary Grant joue une sorte de charmant trader qui veut s'en mettre plein les poches en un minimum de temps avant d'aller vadrouiller de par le monde tant qu'il est encore jeune et peut en profiter. Etrangement, ce n'est pas vraiment un coureur de dot : il va certes profiter des relations du père de sa promise, mais il ne désire pas s'installer dans le plan quinquennal familial. Pis : il va découvrir qu'il n'est qu'un trophy husband !
Le vieux couple de profs, ses amis intellectuels fauchés, apporte sa dose de légèreté et de chaleur, en confirmant le cadre urbain de cette adaptation de pièce de théâtre sans aucune scène d'extérieur.
Dans ce genre de divertissement populaire, le plaisir consiste à découvrir comment le couple central va finir dans les bras l'un de l'autre, malgré les embûches qui s'enchaînent. C'est une forme de suspense : connaître le résultat permet à la spectatrice de se prendre au jeu en toute confiance, car elle sait qu'elle ne sera pas chagrinée à la fin.
Et puis l'éloge de l'amour délivré des conventions sociales, ça fait rêver toutes celles qui cachent un coeur de midinette derrière leur carapace de pragmatisme. Ah, Cary, si c'était moi, je n'aurais pas tant de scrupules à te voler à ma soeur, la réaliste, celle dont la vie est basée sur des valeurs sûres, et qui n'est pas une simple enfant gâtée qui a les moyens de gâcher sa vie à glander en rêvant d'aventure !
En somme, on mise sur l'identification de la spectatrice au personnage qui lui ressemble le moins. Mais ça n'empêche pas d'être jalouse de cette connasse qui n'a qu'à lever le petit doigt pour obtenir ce qu'elle désire, une fois de plus.
C'était un message du MLF, les Mégères Lanceuses de Fiel.
Créée
le 18 déc. 2017
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