Il était une fois, il y a déjà fort longtemps, un réalisateur prestigieux, qui choisit d'offrir à une jeune débutante le rêve de toute jeune fille, incarner une princesse dans un conte de fée moderne. Les années ont passé, mais la patine du temps n'a pas réussi à entamer l'éternelle beauté du film.
Anna, princesse d'un pays dont on ne nous révélera rien, sinon qu'il est européen, s'ennuie à mourir au milieu des fastes de la cour qui l'entoure à longueur de journée. Ras le bol du protocole, la belle envoie tout valser pour tenter la découverte de la ville éternelle seule, loin des nuées de servants qui empoisonnent ses jours. Telle une Jasmine occidentale, elle se verra recueillie par son prince, journaliste américain pas si désintéressé, qui lui fera découvrir l'amour, les joies de la conduite en Vespa et les solos de guitare.
C'était le bon vieux temps. L'époque ou les tabloïds ne diffusaient pas à outrance les images de nos gouvernants. Comment imaginer une telle aventure aujourd'hui? Qui imaginerait Carlita déambulant, anonyme, dans les rues de Montmartre, s'offrant, avec un euro cinquante, une nouvelle coupe de cheveux? Mais ici la magie opère, et on se prend à tomber amoureux d'Audrey Hepburn, naïve et innocente, aux fils de pérégrinations dans la ville éternelle.
On apprend à la connaitre, au gré de dialogues superbement écrits, à découvrir la femme derrière l'héritière du pouvoir. Impossible de ne pas tomber sous le charme. Gregory Peck, en tout cas, semble subjugué par l'aura de cette jeune débutante. Le public aussi, conquis, qui offrira l'oscar à la belle pour cette délicieuse prestation.
Superbe comédie aux accents de conte de fée moderne, Vacances Romaines est l'un des plus beaux exemples du talent d'Audrey Hepburn, qui embrase littéralement la pellicule. Peut être son meilleur film, avec Ariane de Billy Wilder.