Derrière son aspect « carte postale », Vacances romaines diffuse un doux parfum de transition estivale, ce temps de passage entre l’insouciance d’une jeunesse brimée et la voie royale qui lui est opposée. Reprenant pour cela l’image d’un amour de vacances, le film oppose les espaces, fige le palais et ses moulures pour mieux consacrer le labyrinthe urbain aux mille et un détours où il fait bon se perdre, s’allonger, rencontrer l’amour. Rome se voit ainsi réinvesti de son stéréotype conventionnel pour qu’en sous-texte se mène une lutte pour l’émancipation, lutte dont l’héroïne sortira victorieuse mais consciente du sacrifice réalisé. Les jeux de regards finals émeuvent au plus profond de notre être et rappellent, plus d’un demi-siècle plus tard, la clôture de La La Land. On ne peut rester de marbre devant le charme incroyable du duo Gregory Peck / Audrey Hepburn qui assure, à lui seul, l’intérêt de Vacances romaines. Des longueurs inutiles étirent le récit et noient quelque peu la magie de l’ensemble, une écriture trop mécanique nuit parfois au rythme des scènes comiques (et à leur capacité à surprendre le spectateur). Demeure un très bon et beau moment de cinéma.