Titre sorti d’on ne sait encore quelle stupidité obsessionnelle de traduction à la française pour Moana, prénom de la jeune héroïne, qui devra braver océan, dangers, épreuves et initiation, même si sa maturité n’a pas vraiment évolué entre le début et la fin du film. En compagnie d’un sympathique demi-dieu marin un peu vantard au pouvoir boiteux, ils doivent restituer à la déesse Té-Fiti une pierre magique constituant son cœur et sans lequel la force vitale de l’Océanie sombre dans une lente agonie.
Les éloges du film me laissent supposer un spectacle agréable malgré tout pour les enfants et les amateurs du genre. L’animation est techniquement magnifique bien sûr, en particulier la déesse, dommage que ça ne demeure qu’un accessoire. J’ai suivi les encouragements de ma petite sœur, et me voilà bien embarrassé quand elle lira ça, mais je n’ai pas accroché du tout, je dois être un vieux con difficile décidément peu sensible aux dessins animés. Je m’attendais à un spectacle coloré, agité et grand-guignolesque aux acrobaties omniprésentes à la Bip-bip et Spiderman, à une série de miaulements chantés, disco ou rock américains banals qui n’ont rien à voir avec la Polynésie, à des clichés d’aventures, de renoncements, de regain de courage, de larmichettes et de lieux communs sentimentaux… mince, content d’avoir eu tout ça…
Certes moins hystérique que d’autres animations, celle-ci offre par moments de la place à l’empathie avec l’histoire, même si trop de plans nous enferment dans un festival de bastons disloquées et de créatures surnaturelles. Inspirées certes des dieux polynésiens mais également plagiées manifestement sur Abyss de Cameron, ou sur le Bullrog ou le Smaug de Tolkien, elles m’ont quand même forcé à couper le film une fois ou deux pour me reposer un peu.