Un tableau abimé

Valérian et la Cité des Milles Planètes. Dès l'annonce du projet, les fervents lecteurs de la célèbre bande dessinée (dont je fais parti) ont déversé leur haine sur Luc Besson, clamant d'hors et déjà le massacre. Il y avait de quoi être effrayé en effet, en repensant au désastre cataclysmique qu'était Adèle Blanc-Sec. Alors finalement, Valérian, adaptation catastrophique ou réelle réussite? Et bien... Un peu des deux. En effet, le film possède comme réel défaut son écriture, quoique peu surprenant de la part de Besson. En effet, les personnages de Valérian et Laureline sont le plus gros point noir du film. Ils sont insupportables... Prenons les chacun de leur coté; Valérian est un abruti profond avec un ego gros comme l'univers... Convaincu d'être le plus beau gosse de l'univers, d'être le plus grand tombeur de l'univers, d'être le plus grand agent spacial de l'univers etc... JUSTE STOP. Sa personnalité est tellement éloignée de celle de la BD que cela en devient navrant. Les fans s'en mordront les doigts. Passons à Laureline; et bien elle est elle aussi cruellement éloignée de la Laureline de la bande dessinée. D'habitude raisonnable et pacifique, elle est ici transformée en une femme qui résout toutes les situations par les armes et les poings. Aie... D'ailleurs, gros défaut : le film s'appelle Valérian, et Laureline est plus présente dans le film que ce dernier. Mais bon, opération marketing, comme on dit. De plus, la relation des personnages est catastrophique. Toute la BD repose sur l'ambiguïté de leur relation. Et Besson arrive, et fait faire a Valérian une demande en mariage à Laureline au bout de 10 minutes de film. Bon, bon, bon...
Maintenant passons aux autres défauts du film. D'abord, les situations sont ultra-prévisibles, ont voit venir la résolution des scènes a des kilomètres. Dès qu'on voit le personnage qui se révélera être ("oh surprise!") le méchant, on est absolument pas étonné, vu qu'on l'avait compris dès qu'on l'as vu la première fois. Le style d'écriture rocambolesque, cliché et caricaturé de Besson ne s'accorde vraiment pas bien avec le film. Dommage.
Cependant, le film vaut le détour. En effet, visuellement, c'est un des films les plus impressionnant qui m'ai été donné de voir. La cité d'Alpha a été travaillée jusqu'au moindre détail, les infrastructures, les véhicules et les milliers d'espèces sont monumentales. Je trouve cela impressionnant que tant d'espèces puissent avoir été créées, et les quelques espèces déjà présentes dans la BD font plaisir à voir. Le film possède des scènes extrêmement efficaces et divertissantes, tel que la poursuite en sky-jet dans Alpha ou la scène sous marine. D'ailleurs le film possède un nombre de caméos hallucinants, quoique inutiles et mal exploités, tel que de nombreux réalisateurs français (tel que Louis Lesterier), Alain Chabat ou encore Ethan Hawke. Le film est d'autant plus impressionnant qu'il est issu d'une production intégralement française, et cela montre qu'en France aussi on peut faire des films ambitieux et, excusez la formulation, qui ont sacrément de la gueule.
Pour résumer, Valérian et la Cité des mille planètes est un naufrage scénaristique mais une merveille visuelle. C'est aussi une très mauvaise adaptation, mais un film de SF plaisant. Voilà, tout est dit.
5/10