Contrairement à toutes mes attentes, j'ai bien aimé. Je pensais aller voir ça pour aller lui chier dessus, mais en fait j'ai été pris dans le truc. Alors c'est peut-être parce que vu que je suis en vacances je vois un film par semaine, mais franchement, ça a beau être plein de défauts, j'ai trouvé ça assez plaisant.


Je commence par ce qui ne va pas, outre les multiples incohérences, les moments où forcément je tique, il y a trois défauts principaux, le premier est la niaiserie ambiante. Je veux dire, si le début où les américains accueille tout le monde dans leur station spatiale, c'est sympa, la séquence qu'on se tape ensuite où tout est beau dans le meilleur des mondes, dans une sorte de vision fantasmée du paradis terrestre, ça me dégoûte au plus au point tant c'est débile. Non seulement c'est très anthropocentré, mais en plus c'est con. Je veux dire, qu'est ce que j'en ai à foutre, qu'est ce que l'humanité peut en avoir à foutre de voir des créatures bleues numériques tendre les bras et avoir l'air niais et être heureuses ? Limite on est content quand leur planète est détruite, bien fait pour leur gueule... Dans la naïveté on peut placer également la relation Valerian/Laureline qui parfois, surtout à la fin, est vraiment totalement mièvre. Pire encore, dès qu'ils semblent se rapprocher, le film semble l'oublier à la scène d'après et ils continuent à faire comme si leur relation n'évoluaient pas, ce qui fait que tout simplement toutes les scènes de rapprochement semblent sortir de nulle part.


Le deuxième défaut, c'est la mise en scène. C'est mieux que Lucy, plus lisible, mais ça tournoie dans tous les sens, ça n'arrête pas, mais surtout ça ne fait rien de réellement intéressant. On a une séquence qui se situe au début du film sur deux niveau de réalité, l'un qui se voit avec des lunettes et où il faut un bidule pour y accéder, l'autre qui est le monde réel. Un vrai et bon réalisateur aurait réussi à jouer avec autrement plus d'intérêt et en en faisant une séquence d'une grande tension et réellement virtuose. Là tout ça reste bien plat et c'est vraiment difficile de trouver le moindre intérêt à ce qui se passe, de ressentir du danger.


En parlant de danger, les acteurs semblent jouer des personnages qui ont genre 30-40 ans, qui ont déjà vécu, qui ont un passé et là ils ont l'air d'être au lycée... Alors forcément, parfois la crédibilité des personnages en prend un sérieux coup. Ils disent gérer, mais en fait, ils ont juste l'air de ploucs de l'espace et de gamins capricieux. C'est d'ailleurs par moments assez cocasse. Ils sont là, avec leurs petits airs de gamins perdus alors qu'ils devraient être sûr d'eux.


Le dernier défaut a à voir avec la naïveté, c'est tout le parallèle totalement grossier avec la Shoah. On parle de génocide, de six millions de morts, de responsabilité (voire même de culpabilité collective). Ce qui n'a aucun sens dans ce cas là. Pourquoi les héros se sentent-ils coupables pour un truc qu'ils n'ont pas commis ? Il ne peut pas y avoir d'après Arendt de culpabilité collective, puisque si tout le monde est coupable, personne ne l'est et donc cela dédouane ceux qui ont réellement fait quelque chose. Surtout qu'ils commettent réellement un génocide dans le film, mais c'est une race alien moche et décadente, donc ça passe je suppose. On peut tuer les laids pour le profit des beaux.


La sélection naturelle en somme...


Sinon, j'ai vraiment trouvé ça plaisant à suivre, même si c'est long, que ça ne se pose jamais, que ça ne soit jamais réellement profond... que ça se veut un peu badass sans jamais réussir à l'être réellement... en fait le fait que les héros soient jeunes, que le tout soit coloré, ça donne un certain charme un peu kitch à ces aventures spatiales très pulp qui ne sont pas sans rappeler des délires comme Barbarella... et même si c'est sans doute le salir, ça doit sans doute être le truc de space opéra que j'ai préféré depuis les chroniques de Riddick.


Oui l'univers sonne creux tant tout est survolé, oui Besson n'est pas Del Toro et ne sait pas donner réellement vie à un univers, mais j'ai apprécié passer un moment avec Cara Delevingne. Et comme dit j'aime bien le côté kitch, mais si en vrai je suppose qu'il aurait été possible de faire quelque chose avec une réelle menace et avec un réel impact. Mais voilà, voir Besson tenter d'écrire un personnage de femme forte alors qu'elle est bête à caresser les papillons et se met elle même dans la merde tandis que le héros lui est en danger car il a de vrais problèmes et faits de vrais trucs ça a son charme...


Ou alors c'est juste parce que j'ai vu le film en VO sous titré croate et que j'avais bu avant.

Moizi
6
Écrit par

Créée

le 11 août 2017

Critique lue 3.5K fois

12 j'aime

6 commentaires

Moizi

Écrit par

Critique lue 3.5K fois

12
6

D'autres avis sur Valérian et la Cité des mille planètes

Valérian et la Cité des mille planètes
guyness
3

Les gens vils, selon Saint Luc

Traverser les galaxies, réunir 1000 planètes pour découvrir que tous les aliens de la création ont l'humour de Luc Besson... Foncer droit vers les étoiles, et tomber sur la cité d’Emile pas net...

le 6 déc. 2017

79 j'aime

32

Du même critique

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Moizi
2

Vos larmes sont mon réconfort

Je ne comprends pas Disney... Quel est le projet ? Je veux dire, ils commencent avec un épisode VII dénué de tout intérêt, où on a enlevé toute la politique (parce qu'il ne faudrait surtout pas que...

le 21 déc. 2019

485 j'aime

48

Prenez le temps d'e-penser, tome 1
Moizi
1

L'infamie

Souvenez-vous Bruce nous avait cassé les couilles dans sa vidéo de présentation de son "livre", blabla si tu télécharges, comment je vis ? et autre pleurnicheries visant à te faire acheter son...

le 29 nov. 2015

299 j'aime

146

Le Génie lesbien
Moizi
1

Bon pour l'oubli

Voici l'autre grand livre « féministe » de la rentrée avec Moi les hommes je les déteste et tous les deux sont très mauvais. Celui la n'a même pas l'avantage d'être court, ça fait plus de 200 pages...

le 4 oct. 2020

240 j'aime

60