Film que je tenais absolument à découvrir de la part de Carl Theodor Dreyer et je n'en suis pas mécontent. Dreyer est issu du muet et cela se ressent encore énormément dans cette oeuvre parlante, mais où l'usage de la parole est extrêmement limité.
On est encore très proche de l'expressionnisme allemand dans le jeu des acteurs, qui est somme toute franchement très bon. Vampyr est une oeuvre vraiment étrange à l'ambiance extrêmement soignée et particulière. Des personnages qui n'apparaissent que pour jouer sur le côté bizarre et disparaissent aussitôt, des cris, des aboiements de chien, tout cela crée une atmosphère étrange, lugubre et qui fonctionne parfaitement.
Dreyer joue aussi superbement sur les ombres et les lumières offrant là-aussi des moments réussis, notamment dans la visite du jeune homme en campagne avec le soldat estropié. Formellement, le film est très beau.
Au niveau de l'histoire, on voit très peu le vampire, c'est surtout la mort qui est évoquée et l'individu face à celle-ci. La mort qui est omniprésente, dès le début avec ce paysan à la faux, une auberge qui possède un ange aux allures d'exterminateur,... C'est assez intéressant mais on ressent également dans le déroulé de l'histoire que des bouts de l'oeuvre ont été perdus. Certains événements sont un peu flous, semblent manquer de liant et c'est franchement dommage car certaines choses auraient été plus grandioses encore.
Bref, une oeuvre intéressante, mythique dont il manque malheureusement trop de choses que pour en faire un chef-d'oeuvre. Mais Vampyr n'en reste pas moins un film marquant sur le vampirisme.