On peut rendre grâce à Pialat de n'avoir pas gonflé le film de péripéties, de scènes larmoyantes et de musique pompeuse comme l'aurait fait Hollywood.
Ceci dit, son Paris et son Auvers-sur-Oise semblent sortis des fantasmes d'un Japonais recevant des cartes postales de ses compatriotes en vacances : femmes lascives sur les bords d'une rivière ou dans un bordel dansant le french cancan, champs de blé blonds ondoyant sous le vent estival, artistes tourmentés et sans le sou avalant absinthe sur absinthe et débauchant les adolescentes dans les champs de blé susmentionnés...
Les personnages sont peu développés, l'interprétation de certains acteurs est plus que faiblarde. Je défie quiconque de ne pas rire en voyant la scène dans laquelle Gachet engueule sa fille en apprenant qu'elle a couché avec Van Gogh, tant les acteurs y manquent de naturel. C'est dommage de combiner acteurs professionnels et acteurs non-professionnels et que ce soient les seconds qui jouent le mieux !
Pour résumer, le film coche toutes les cases du "film d'auteur à la française" (seins nus face caméra, vernis d'élitisme intellectuel, scènes étirées à l'infini, acteurs non pro, scènes de dispute, pas de musique extradiégétique) mais provoque rapidement l'ennui.