Transylvania 1887 c'est le titre du thème d'ouverture de ce film, un thème qui nous met tout de suite dans le bain et qui, comme le reste de la bande-originale, fonctionne parfaitement. Mais pour l'instant parlons du film ...
Van Helsing c'était l'un de ces films que j'adorais regarder quand j'avais treize ans, je trouvais ça génial de réunir les grands monstres du folklore et de la littérature pour les faire s'affronter. Je n'étais sans doute pas très exigeant, mais quand même je dois bien l'avouer, je n'arrive pas à trouver ce film nul aujourd'hui avec plus de recul.
Bon OK même si objectivement c'est très loin de tout ce qui fait qu'un film est bon, mais franchement une fois que l'on met son cerveau sur "off" ça s'apprécie comme un gros trip baroque et fantastique avec des monstres assez classieux, malgré des CGI dégueulasses. Van Helsing ne brille ni par la qualité de son scénario, ni par son déploiement visuel aujourd'hui devenu très kitch. Mais attention tout de même à ne pas mettre l'ambiance visuelle dans le même sac que ceux des rendus des monstres. Le film est quand même le fruit d'une recherche artistique assez marquée en ce qui concerne les décors et la photographie, certains plans fonctionnent même très bien.
Visuellement c'est vrai la plupart des effets sont douteux, sauf peut-être les loup-garous, mais hormis eux il faut bien avouer que les vampires ne sont vraiment pas beaux, un comble pour un film qui en fait les principaux antagonistes. Ils sont moches mais ne manquent pas de classe concernant leurs interprètes, Richard Roxburgh prend un malin plaisir à jouer à fond la carte du surjeu constant, un peu à la manière de Charlize Theron dans Blanche-Neige et le Chasseur, c'est assez savoureux. Ce bon vieux Vlad est d'ailleurs affublé de trois greluches braillardes et surexcitées, difficile de se dire que la belle Elena Anaya s'est ensuite illustrée avec brio dans La piel que habito de Pedro Almodovar.
Côté têtes d'affiches plus connues on retrouve Hugh Jackman et son charisme légendaire (rien d'ironique là-dedans), ce mec est génial. Même en jouant le Van Helsing le plus pauvre qui soit en background, il parvient à créer instantanément la sympathie auprès du spectateur tant il s'amuse à courir partout et tirer avec son arbalète. L'accompagnent la pulpeuse Kate Beckinsale (qui en toute logique ne devrait jamais recevoir d'oscar et heureusement) et le pauvre David "Faramir" Wenham affublé ici d'un rôle de moine, geek et poltron.
Tous forment une joyeuse bande venue chercher leurs chèques sans oublier de s'amuser un peu, et le mieux là-dedans c'est que c'est communicatif. On aurait juste aimé avoir le chèque aussi mais bon ... Néanmoins il faut tout de même souligner que le film est parcouru par une très bonne composition de Alan Silvestri.
Bref Van Helsing s'apprécie comme un blockbuster de basse facture tellement généreux qu'il en devient sympathique. Pas risible car il assume pleinement sa grandiloquence. Néanmoins ce n'est pas vers lui qu'il faut se tourner si l'on cherche des références en matière de monstres au cinéma, le Dracula Untold passe presque pour une fresque dramatique à côté de cela.