En voyant un Jake Gyllenhaal en tête d'affiche, on est bien obligé de donner sa chance à un film pourtant labellisé "Netflix". Velvet Buzzsaw à l'image de son titre est gore tout en usant d'assez d'esthétisme pour vous faire croire qu'il va s'améliorer avant la fin. On passe cependant (trop) rapidement de l'exaltation de voir Gyllenhaal dans le rôle d'un critique blasé par un milieu superficiel et faussement compétent, à l'inévitable déception de voir la grande capacité de Netflix à dénaturer un scénario et une trame qui commençait pourtant à vous faire remettre en question leur capacité à produire ou sélectionner des films décents. Le point de "chute" se situant bien entendu à la scène de la peinture qui prend vie, car c'est ironiquement à ce moment même que mon intérêt pour ce film lui se mourrait. La tentation de produire un film "effrayant" devait être trop grande pour Dan Gilroy qui pourtant avait accès à un casting d'excellence et à un scénario prometteur. Mais rendons tout de même à Netflix ce qui est à Netflix. L'esthétisme de certaines scènes et l'angle d'intrusion dans un cercle de "décisionnaires" des tendances artistiques mondiales est louable et même plutôt intéressant. Mais ne nous mentons pas, personne ne nous rendra nos cent-douze minutes qui se déversent dans le vide béant laissé par la visée "artistique" de ce long-métrage qui n'a pas su être compensé par des artifices mal utilisés devant rester là où ils appartiennent : c'est à dire les films de secondes zones, aux côtés de films diffusés le soir d'halloween pour le plus grand bonheurs d'enfants de huit à quatorze ans.