Vendeur par Lo-Lo

Un premier film très sympathique et plein d'honnêteté de Sylvain Descloud.
L'intrigue simple tourne autour d'un duo père fils évoluant dans la vente de cuisine équipées (?). On y trouve tout le cadre assez moche de la zone industrielle Lambda et de ses boutiques en préfabriqué.
Pour autant, on ne trouvera rien là de révolutionnaire du genre dans l'intrigue qui est toute classique:
Le père est un top vendeur de cuisine doué, seul et cynique au bout de son chemin. Le fils est dans son joli petit couple et sa vie bio. L'un et l'autre se sont éloignés il y a longtemps et ont des valeurs aux antipodes. Le fils endetté tente de suivre provisoirement la carrière de son père pour se renflouer alors qu'il n'est pas du tout fait pour.
Le film court et efficace décrit ces trajectoires en fond de tâtonnements familiaux, entre rapprochement et éloignement.
Là ou le film devient bon, c'est quand on se penche sur Gilbert Melki. D'une certaine façon, il porte le film par sa présence malgré un jeu intériorisé mais que l'on devine très calculé (même son regard cille rarement et on se demande à quel moment il va se mettre à sourire). Là ou d'autres joueraient une inexpressivité ennuyeuse (Merci Sam Worthington), Melki, pour moi bien trop rare ces temps ci à l'écran, exécute là une prestation de choix pour rendre ce film touchant et immersif.
Au final, le film est simple et bien fait mais, point pour moi important, on s'identifie et s'attache rapidement aux deux personnages principaux.
Un bon point pour ce film et heureux d'avoir pu partager ce moment avec eux.