Episode 05 : Un Nouveau Commencement

!!! Attention la critique spoil, enjoy !!!

Alors, Friday the 13th: A New Beginning ou Vendredi 13 chapitre 5 : Une nouvelle terreur en français, est un film américain sorti le 22 mars 1985 et réalisé par Danny Steinmann, déjà responsable du sympathique Les Rues De L’Enfer avec Linda « Ta mère suce des bites en enfer » Blair.

Le Film

Le film commence alors avec le jeune Tommy Jarvis qui profite d’une nuit d’orage diluvien pour aller se recueillir sur la tombe de feu Jason. A peine à-t-il le temps de se dire que sa tombe fait vraiment carton-pâte, qu’il se cache pour devenir le témoin de la profanation de la sépulture de son nemesis par deux jeunes loubards, qui ne tarderont pas à la regretter. En effet Jason ne semblait attendre que l’on le déterre pour reprendre vie et passer à l’action (aisément aider par le fait que l’on l’ait enterré avec masque et machette.)
Une fois débarrassé de ses deux enquiquineurs, Jason se dirige lentement vers Tommy, discrètement dissimulé derrière deux feuilles. Alors que l’on ait subjugué par ce grand moment d’acting de la part de Corey Feldman, Jason brandit sa machette et s’apprête à se venger de son jeune rival, qui avait eu raison de lui lors du film précèdent.

Mais non ! Ce n’était qu’un rêve. On retrouve au réveil, dans une ambulance, un jeune adolescent que l’on va avoir la gentillesse de prendre pour Tommy quelques années plus tard parce qu’il a des lunettes.

Générique, avec la désormais classique explosion de titre derrière lequel apparaît le masque de Jason, légèrement modifié (tiens, tiens, tiens,...)

L’ambulance arrive à Pinehurst, une sorte de maison de convalescence au milieu des bois ou on envoie les jeunes après un séjour en hôpital psychiatrique. En effet le dernier plan de Vendredi 13 : Chapitre Final ne laissait pas de doute sur l’état mental du jeune Tommy. Folie, très bien rendu par l’acteur John Shephred, qui se donne un mal de chien pour n’avoir aucun charisme.
On assiste alors à la présentation de toute une galerie de personnages qui vont nous accompagner durant l’heure (on espère moins) qui va suivre .
A commencer par Pam Roberts, l’assistante compatissante du docteur ainsi que Matt, le dit docteur

A 12 ans, trauma d’une extrême gravité. Meurtre sauvage en état de légitime défense d’un tueur fou.
Un diagnostic sans appel.

Arrive ensuite Reggie, la jeune caution humoristique du film, qui visiblement s’amuse au détriment des pensionnaires et qui nous permet de voir que Tommy n’a pas perdu la main sur ces talents de maquilleurs (un trait de caractères déjà présent dans le précèdent film et qui, une fois encore, ne sera jamais développé)
On fait ensuite la rencontre de l’adjoint simplet et le shérif (joué par ce qu’on pourrait appeler un sous Deniro) mais aussi des voisins, les Hubbard. Ethel, au franc parlé et qui n’aime po qu’il y ait des fous à côté de chez elle qui violent sa propriété, et son fils Junior. A eux deux, ils concentrent tous les critères des parfais péquenauds dégénérés!

-Ouais c’est ça, dis leur M’man !
-Bordel tu vas la fermer fils de pute.
Ethel et Junior, une famille soudée

Viennent après Violet la gothique, Robin, la bonne copine, Joey le gros maladroit et Vic le bad boy impulsif, qui, ne supportant plus le fait que Joey soit un personnage si mal écrit, met fin à ses tourments et aux notre en tuant Joey de façon aussi brutal que soudaine.
S’en suit l’arrivé de l’ambulancier le moins professionnel du monde. Il fait des blagues, joue presque avec le corps devant tout le monde, tandis que son collègue Roy, a l’air bien plus concerné (tiens, tiens, tiens,…)

Changement de décor, on découvre les deux premières victimes de Jason, deux jeunes loubards en panne d’essence qui s’engueule comme un vieux couple. Peter et Vinnie.

Retour à la maison ou Tommy ne va po bien du tout. Il entend des voix et a des hallucinations de Jason. Et ça se ressent dans son comportement car, à peine Eddie le taquine lourdement qu’il se met à lui casser la gueule. Décidément, Tommy est un peu soupe au lait.

Avec Eddie on découvre les derniers pensionnaires de cette joyeuse bande, Jake le bègue ainsi que Tina La chaudasse. (Tina qui est interprétée par Debisue… Voorhees !!! Un signe ? Pas sûr, je pense que c’est plutôt son tour de poitrine qui lui a value le rôle.)

-Il semblerait qu’il s’agisse d’un forcené qui traîne dans le secteur, hein shérif ?
-C’est ça.
La police mène l’enquête

Nouvelle scène, nouvelles victimes de Jason. Cette fois il s’agit d’un des ambulanciers qui avaient amenés Tommy au début du film, ainsi que sa petite amie, serveuse exhibitionniste. Mais la soirée tourne court quand Jason est dans le coin avec sa hache.

Au commissariat La police et dans la panade mais faux Deniro a une piste. Pour lui ça ne fait aucun doute, c’est encore un coup de Jason Voorhees. Intuition surement dû au fait qu’il ait vu le début du film.

Retour à Pinehurst ou Eddie et Tina s’abandonnent au sexe sous drogue et sous les yeux avide d’un nouveau personnage anonyme. Mais se faire piqué son spot ne plait pas trop à Jason, alors il le poignarde (sitôt arrivé sitôt parti).
Il poursuit sa folie meurtrière en butant Tina à l’aide de cisailles (décidément, bien équipé le Jason) et Eddie en lui… euh… comprimant les yeux ?

De son coté, Reggie part retrouver son grand frère Demon et sa copine/objet Anita, tout en étant accompagné de Pam et Tommy
Laissé seul Tommy a une altercation avec Junior Hubbard où il nous montre que l’hôpital psychiatrique ou il était devait avoir une formation au closed combat. La rixe oblige ce petit monde à rentrer, laissant seuls, Demon et Anita. Ils ne feront pas long feu.

Pas plus que les voisins dégénérés. Dans une scène qui n’a absolument aucun sens, Junior perdra la tête et Ethel finira dans son potage.

A Pinehurst, Robin, Jake et Violet ne sont que du menu fretin pour la soif meurtrière du tueur au masque.

Constatant les corps de feu leurs amis (?) Reggie et Pam font face à leur tour a Jason enfin visible, et arborant un masque aux marques bleu ! (tiens, tiens, tiens, …) ils parviennent a s’échapper mollement sous la pluie, croisant au passage les cadavres de l’ambulancier lourdingue du début ainsi que celui du docteur Matt.

Se retrouvant seule, Pam devient la finale girl. Elle se réfugie dans la maison lorsque que survient le traditionnel lancé de cadavre à travers la fenêtre. Cette fois c’est le grand père de Reggie qui s’y colle.

De nouveau poursuivie Pam est sur le point d’y passer à son tour par Jason lorsque Reggie au volant d’un sublime tracteur (???) survient et la sauve en écrasant son assaillant.
L’affrontement se poursuit pourtant dans la grange entre Jason et Pam armée d’une tronçonneuse(!) Lorsque Tommy décide de revenir dans le film, prêt à utiliser ses notions de krav maga contre son vieil ennemi ? Non, c’est armé de son opinel qu’il résistera à Jason.
Dans un final proche du troisième volet, Jason finit empalé sur une grille (ou un truc du genre, je ne sais pas trop ce que c’est.) Et on apprendra qu’en fait, Jason… eh beh en fait… c’est Roy. Mais si, Roy ! Oh,… l’ambulancier,… du début ! Ooh vraiment.

Bref, à la fin les survivants sont à l’hosto, Faux Deniro vient expliquer le film aux survivants. On apprend que Roy, en fait, beh, c’était le popa du gros Joey mort au début. Et qu’il voulait le venger, ou un truc du genre.

De son coté, pour Tommy ça ne s’arrange pas. Il a encore ses hallus de Jason et il trouvera même
dans la commode de sa chambre, un masque de hockey bleu !?! tin tin tin !
Le film s’arrêtant sur un plan ou on voit Tommy affublé du masque sur le point de poignarder Pam !

L'Avis

Et bien ? Et bien c’est assez consternant !

Comme pour les précédents opus, seul Harry Manfredini reste de l’ancienne équipe de production, continuant à parodier sa musique pour un score plutôt quelconque et déjà oublié.
Et que dire du reste de l’équipe, tant on a l’impression que ce film est improvisé.
J’ai crue lire quelque part qu’il y avait eu de gros problèmes de drogue sur le plateau, peut être ceci explique cela.

Pourtant l’idée de départ est assez intéressante et prometteuse. On sent qu’il y avait une volonté de jouer sur une schizophrénie naissante chez Tommy. Ce qui me semblait être une belle opportunité pour apporter un peu de fraîcheur dans une franchise qui tourne en rond depuis le deuxième épisode.

Corey Feldman était d’ailleurs très motivé pour participer au film, mais pris par d’autres projets (comme Les Goonies), sa présence se limitera a un cameo plutôt maladroit en début de film, en guise de transitions avec le précèdent volet.
Il est alors remplacé par John Shephred qui peine à donner de l’épaisseur a son personnage tant toute notion de jeu est absente de sa prestation.

Et on s’aperçoit d’ailleurs assez rapidement que le personnage de Tommy n’intéresse même pas le réalisateur, tant il est peu présent à l’écran. Préférant faire intervenir tout un panel de personnages plus inconsistant les uns que les autres pour donner un spectacle d’une banalité affligeante plutôt que d’approfondir le seul élément potentiellement intéressant de son histoire.

En effet difficile de savoir qui est le personnage principal de ce film, tant ils sont nombreux et tant leur durée a l’écran est courte. Que ce soit pour Tommy donc ou bien même Pam et Reggie qui sont censés alimenter le fil conducteur de cette histoire. On les voit trop peu pour se sentir concerné par leur destin.

Je trouvais le film précèdent décousu, mais là on bat de records. On a droit à une succession de scènes gratuites, sans réel lien les unes avec les autres, se contentant de nous présenter brièvement un personnage stéréotypé a l’excès avant de le voir mourir.

Quoi de plus normal pour un Vendredi 13 me direz vous ?

Oui, bien sûr, mais là c’est vraiment le degré zéro de l’écriture.
Tous les personnages sont insupportable, complètements creux. Ils ne se limitent qu’a un trait de caractère (le flic simplet, la chaudasse, le gros rigolo…) frôlant même le racisme avec les scènes ou Reggie est avec son frère.

Les dialogues ne sont pas mal écrits, ils ne sont juste pas écrits du tout ! D’où le sentiment d’improvisation (mauvais en passant). Les acteurs répétant inlassablement leurs seules leurs trois lignes de dialogue en boucle avant de se faire buter.

Et ça, c’est quand ce ne sont pas des personnages fonctions dont on ne prend même plus la peine de caractériser, tant on s’en fout. A l’image de ce personnage anonyme, sorti de nulle part, qu’on nous présente lors d’une scène (chez les voisins), avant de réapparaitre plusieurs dizaines de minutes plus tard, et de mourir. Tout en ayant lourdement tenté de nous faire croire qu’il avait peur être un rôle plus ambigu. (En tout on doit le voir 3 min à l’écran)

Question mise en scène… rien de bien folichon. J’ai quand même vu 2/3 éclairages sympas mais la tension est complètement absente. On a même droit au lancer de chat, ou à la main hors champ qui se dépose sur une épaule pour nous faire sursauter. Lamentable.

Ce qui restait de la subtilité est morte pendant ce film.

Et on passe sur les faux raccords, (parce qu’a ce niveau …) comme pour le magnifique pull rose de Pam lors de la course finale qui n’apparait qu’une scène sur deux.
Et on ne s’attardera pas non plus sur les incohérences foisonnantes, car se sont-elles qui tiennent le film. (On peut me dire ce que fait le Masque Bleu de Jason dans la chambre de Tommy a la fin ?)

On se rabat alors sur le trio du succès à savoir Sex, Drogue & Gore.
Ayant déjà réalisé des films érotique, le real se lâche. Les poitrines plus ou moins opulentes surgissent à chaque occasion. Et même si les scènes de meurtre sont très timide, il y avait des idées de scènes bien plus trash prévues à l’origine mais qui n’ont pas survécus à la censure. Rendant le résultat final très banal pour un Vendredi 13.

Non vraiment, rien à sauver dans son film. Mais si je suis si généreux dans ma note, c’est en partie parce que le dernier plan de Tommy arborant le Masque de Jason et sur le point de poignarder Pam, me rappel que tout au fond de ce marasme il y avait quelque chose, une graine de créativité qui n’a pu germer dans ce fumier.

J’ai vraiment le sentiment que le film s’arrête là où il devrait commencer.

De même l’idée qu’il n’y ait, techniquement, pas Jason dans ce film et qu’on ait affaire a un copieur est intéressante. Faire de ce Jason un whodunit ( Who done it ? Qui qui l’a fait ?) avait de quoi susciter l’intérêt, mais l’idée est complétement annulée par la révélation finale venu de nulle part et sans intérêt. Le fameux Roy, faux Jason, n’apparait que trois scène, dont une au milieu du film pour nous rappeler que ce personnage existe.

L’idée du tueur copieur devait d’ailleurs être à l’ origine d’une nouvelle trilogie avec des tueurs différents. Mais la mauvaise réception auprès des fans convaincra de faire revenir Jason, le vrai, dès le prochain opus.

Donc, acteurs incompétents, scenario inexistant, tension absente…Il se trouve que la médiocrité abyssal de cet opus ne va pas empêcher le public d’aller le voir, car pour à peine plus de 2Million de budget il en rapportera dix fois plus ! Vous l’avez compris, rien n’empêchera les responsables de ce navet de récidiver.

A suivre donc.

Body Count : 21 (Champion du monde !)

L’Avis des autres :
Allociné : 2/5 (399 spectateurs)
Senscritique : 4.7/10 (755 spectateurs)
IMDB : 4.8/10 (25 000 spectateurs)
Rottentomatoes : 26% (61 000 spectateurs)
16% (19 critiques)

Recommandations : Halloween de John Carpenter. Ou bien, Scream de Wes Craven, dans le genre whodunit et pour rester dans le slasher (exit le giallo) Le film de feu Wes est, à mon souvenir, un bon exemple du genre. Avec en plus tout un côté méta plutôt agréable pour les fan du genre, et même si tout le monde la déjà vu moult fois, il pourrait être préférable de le re-re-re-voir .