De bric et de Brock

Venom est un film que j'attendais je l'avoue avec une certaine impatience.

N'étant pas un inconditionnel des Marvel, j'ai tout de même un intérêt pour Spider-Man et les personnages de cet univers. Et surtout pour Venom, pour son charisme et son caractère très ambivalent et donc forcément complexe.

C'est pourquoi en rentrant chez moi pour lire les critiques d'autres amateurs de cinéma, j'ai été surpris du déferlement de haine et de mépris envers ce film, mépris qui selon moi relève plus de la déception que d'un jugement sur les qualités de l'oeuvre.

Car le film est loin d'être mauvais: bien rythmé et divertissant, il est riche en séquences d'actions, comme cette course-poursuite à moto ou ce combat contre le SWAT dans le hall d'un immeuble.
Filmé au milieu de la fumée, j'ai particulièrement apprécié ce passage jouant sur la lumière et le bruit tout en montrant la bestialité de Venom.

Venom est d'ailleurs plutôt fidèle à son modèle et ne trahit pas du tout l'esprit du personnage du comics.
Eddie Brock est un loser, photographe de seconde zone (ici reporter) et accessoirement rival de Peter Parker au Daily Bugle.
Ici on nous explique qu'il a déménagé de Manhattan pour s'installer à San Francisco, lieu de l'intrigue.
Il y a même un clin d'oeil au début du film au fils cosmonaute de J. Jonah Jameson, directeur du Daily Bugle.
Le seul survivant du crash de la fusée s'appelle en effet Jameson, comme le personnage du comics. C'est plutôt sympa quand on sait qu'initialement, c'est via une mission spatiale que le symbiote a été découvert.

C'est ce symbiote qui va donner à Brock le surplus de confiance qui lui manquait pour reprendre le contrôle de sa vie. Si certaines scènes d'humour sont parfois un peu lourdes ou maladroites, l'interdépendance progressive entre les deux est bien amenée, avec un Tom Hardy en pleine forme, ce qui ne gâche rien.

Alors certes, le scénario est classique et le film tous publics (aucune goutte de sang à l'écran), mais le film n'en est pas niais pour autant.
Le symbiote n'est pas un "gentil", mais cherche simplement à survivre, au détriment si besoin de son hôte.
Il ne tue pas, ou ne tue que les méchants ? C'est tout simplement parce que Brock apprend progressivement à le contrôler.
On voit bien d'ailleurs au début du film qu'il subit le symbiote, qui le contrôle totalement, avant de pouvoir imposer sa volonté.

En définitive, Venom est un bon petit film aux effets impressionnants, qui laisse en plus augurer d'une belle suite !