Maximum Carnage
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L’Empire Sony. Contraint depuis des années à empiler les films autour de la précieuse licence Spider-Man sous peine de perdre le droit de faire des films sur Spider-Man... après les catastrophiques Amazing Spider-Man et un deal passé avec Marvel Studios pour réunir Peter Parker avec le reste du MCU, le voilà qui va fouiller dans le vivier de grands méchants de la franchise. Voici donc Venom, projet exclusivement opportuniste et mercantile, qui ne manquera pas de remplir les salles obscures car Sony sait vendre...
Les rennes de la réalisation sont confiées à Ruben Fleischer, sympathique trublion derrière Zombieland et 30 Minutes or Less qui hélas n’est pas aussi à l’aise quand le ton devient plus sérieux ( Gangster Squad ... )
Or Venom s’embarrasse d’un Acte I mortellement sérieux et terriblement raté.
Après avoir piqué son premier plan à Predator, il enchaîne maladroitement des scènes de blahblah pénibles et qui le plus souvent ne mènent nulle part. L’exemple le plus flagrant est la scène où Riz Ahmed congratule une enfant pour avoir osé poser une question avant de s’en aller sans y avoir répondu. Au lieu de ça elle a gagné un pin’s, et il doit en avoir des centaines dans ses poches car dans la scène d’interview qui suit, il a le même pin’s sur lui !
Le film n’est pas tendre avec les enfants d’ailleurs, car on y voit également une fillette disparaître dans les toilettes d’un aéroport et se rendre toute seule à San Francisco sans que ça hausse un seul sourcil... mais que font les parents ?! C’est la petite sœur de Kevin McCallister ou quoi ??
Tout le début est comme ça : arbitraire, mal dialogué, étiré... on frôle le désastre. C’est bien simple : Venom est un remake neurasthénique de The Mask avec de surcroît deux autres emprunts éhontés à Predator : un plan qui grimpe aux arbres et la réplique culte : « What the hell are you ? » !
Et puis survient le miracle. Le retournement complet de tous les paradigmes ! Une fois infecté, Tom Hardy se lance dans des numéros de pantomime exacerbée, dignes de Peter Sellers, et le film révèle enfin sa vraie nature : Venom est bel et bien une comédie délirante !
La scène du restaurant où il pete un câble, invective les clients, hésite à en manger un et finit dans l’aquarium à homards, restera gravée dans les mémoires comme un monument de comique moderne !
L’acte II de Venom est tout simplement brillant.
Entre deux scènes drolatiques de Tom Hardy qui fait le pitre, Ruben nous fait la grâce de mitonner des scènes d’actions acadabrantes, souvent à moitié expérimentales ( la poursuite à moto contre les drones Amazon Prime de l’enfer ) quand elles ne le sont pas totalement ( la bagarre virevoltante contre Riot ).
Venom a beau présenter tous les symptômes du film-rafistolé-parce-qu’il-faut-qu’il-sorte, il n’en demeure pas moins un produit très plaisant, pour peu qu’on survive à ses 30/40 premières minutes.
Évidemment on attend tous Carnage dans deux ans... Woody Harelson qui se la joue Hannibal Lecter avec une perruque de Ronald McDonald, ça ne se refuse pas !
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le 14 oct. 2018
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