Coeur de loup
11 septembre 2001: l’état-major et le gouvernement américain sont en pleine panique après un crash contre le Pentagone. Tous les membres semblent désespérés. Tous, sauf le vice-président Dick Cheney. Comment a-t-il atteint ce poste, lui alcoolique notable durant les années 1960, et comment va-t-il en tirer profit?
Le compte à rebours avant les Oscars entre dans son ultime ligne droite et ce biopic en constitue l’avant-dernière étape. Traiter du bras droit de W. Bush semblait un pari gonflé. Il est fort bien relevé.
La séquence d’ouverture le 11 septembre 2001 et la réaction de Cheney alors sont en contradiction avec le retour en arrière en 1963 où d’homme d’Etat, c’est un individu en piteux état qui nous est montré, symbolique très forte des Etats-(des)Unis. Sa femme Lynne semble avoir davantage le profil sénatorial, sauf que la loi d’alors l’empêchait. Et du coup, c’est un véritable empire qui va naître et se développer.
Un canidé rencontrant quelques pépins cardiaques va bâtir sa réputation et l’arrivée des Bush père et fils forger son destin.
La première heure et demie est absolument passionnante, avec tant une satire sur le pouvoir qu’un procès sur ses abus. Hormis Cheney, tout le Gotha politique en prend pour son grade. Dick est ici un pion pouvant bien réaliser un putch envers son cavalier et son roi, ce qui donne lieu à des situations tant jouissives que révoltantes.
La demi-heure suivante est un retour plus terre-à-terre qui manque quelque peu de piquant ou du moins d’esprit critique. Mais l’ultime quart-d’heure nous permet de concrétiser un montage exceptionnel avec fait marquant, un générique final... à la moitié du film qui illustre la métamorphose de Cheney. Et tout au long du film, un narrateur lambda occupant tous les terrains de jeu du vice-président et se révélant comme très proche de ce dernier sans être de son sang, intrigue sur ce lien. Qui, une fois connu vers la fin ramène Cheney vers ce qu’il était réellement : un homme de pouvoir prêt à tout.
Bale et Amy Adams sont admirables mais je ne comprends pas la non-nomination de Carrell extraordinaire en Rumsfeld, que l’on va découvrir sous un trait inconnu.
A recommander

vincenzobino
8
Écrit par

Créée

le 18 févr. 2019

Critique lue 282 fois

5 j'aime

2 commentaires

vincenzobino

Écrit par

Critique lue 282 fois

5
2

D'autres avis sur Vice

Vice
dagrey
8

Dick Cheney, "L 'âme damnée" de Georges Bush Jr

Après une carrière politique brillante et un passage dans le monde des affaires, Dick Cheney a discrètement réussi à se faire élire vice-président aux côtés de George W. Bush. Devenu l'homme le plus...

le 19 févr. 2019

41 j'aime

9

Vice
Cygurd
3

Vicissitudes de l'aigreur politique

Adam McKay est indéniablement talentueux. Pour qui avait apprécié ses précédentes réalisations, qui naviguaient d’une comédie intelligente et émotionnellement prégnante à l’autre, l’annonce de Vice...

le 3 févr. 2019

32 j'aime

4

Vice
IroquoisPliskin
7

Cynical Dick

Vice représente tout ce que j’apprécie dans le cinéma. Un cinéma qui dénonce et rit face à l’ironie d’une machine aux rouages bien huilés, alimentée par le sang, l’argent, la bêtise humaine... Et les...

le 15 janv. 2019

27 j'aime

Du même critique

Oppenheimer
vincenzobino
9

La bombe humaine

La bombe humaine 1945: les Etats-Unis ont mis fin à la seconde guerre mondiale en larguant des bombes atomiques sur le Japon. Ces armes de destruction massives ont été élaborées à partir de Robert...

le 19 juil. 2023

31 j'aime

4

Sale temps à l'hôtel El Royale
vincenzobino
9

La ligne rouge

La ligne rouge L'hôtel El Royale est situé sur la frontière Nevada-Californie. Mettez-y un prêtre, un agent de la CIA, une chanteuse exploitée, une femme en ayant kidnappé une autre ainsi que le...

le 2 nov. 2018

30 j'aime

3

Ferrari
vincenzobino
8

Le pigeon et le vautour

Le pigeon et le vautour 1957: Enzo Ferrari est en pleine crise : entre son entreprise éponyme qu’un prêt pourrait couler, son épouse Laura découvrant sa relation extra-conjuguai avec Lina, d’où...

le 27 déc. 2023

29 j'aime

5