Vice-versa
7.5
Vice-versa

Long-métrage d'animation de Pete Docter et Ronnie del Carmen (2015)

En s'inspirant de sa fille adolescente, Pete Docter a construit un film d'animation autour des émotions coexistantes dans le cerveau. Pas facile de faire acte de vulgarisation sur un sujet plutôt complexe mais le réalisateur y parvient en associant dynamisme et conviction. Les cinq émotions représentées par des personnages (Joie,Tristesse,Dégoût,Colère et Peur) peuvent paraître basiques mais leur agencement est loin d'être une cacophonie dissonante comme elle l'est à l'écran. Par exemple, en montrant la positivité de la tristesse et le découragement de la joie,Pete Docter réaffirme comme il se doit la pluralité émotionnelle de laquelle nous sommes tous faits et qui nous agite en permanence. C'est un bon message didactique ainsi qu'une bonne approche psychologique de nos sentiments.
Ce qui m'a plus également, c'est la description faite de l'inconscience à travers les rêves de Riley et la façon que Docter a de faire comprendre son agissement sur sa psyché. Ce qui est moins réjouissant, c'est l'importance donnée à la joie comme catalyseur des autres émotions et ainsi arbitrairement sa façon d'avoir souvent et symboliquement le dernier mot dans le cerveau de la préadolescente. Riley a beau être une petite femme en devenir,elle n'en demeure pas un être superficiel où la joie fait tout taire lorsqu'elle est là. C'est nettement plus compliqué que cela comme le prouve les scènes finales. Pete Docter,avec une bonne cohésion d'ensemble, a beau se sentir un peu dépassé parfois et on ne lui en voudra pas une seule seconde de ne pas être un neuropsychiatre patenté et d'avoir commis quelques petites erreurs d'appréciation.
Je ne saurais conseiller à des parents d'emmener des enfants trop petits voir Vice Versa car ils auraient du mal à comprendre certaines situations du film et pourraient se cantonner à une unique lecture sur toutes ces émotions qui s'agitent. Ce qui,pour le coup,serait dommage. J'estampillerai donc Vice Versa comme un film abordable correctement dès 11-12 ans et n'oublions pas que la vocation de Pixar,département animation de Disney, s'adresse à partir de cette tranche d'âge vus les messages un tantinet plus élaborés que le studio dispense depuis ses débuts.

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le 20 juin 2015

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