Derrière cette nouvelle production estampillée Pixar se cache une ambition presque démesurée : rendre accessibles pour le grand public les théories sur la mémoire, sur les émotions, et sur la relation entre les deux. Et le pari est plus que réussi. Ayant étudié la psychologie cognitive et tous ces modèles, je trouve que le résultat est tout simplement bluffant, car il ne s'agit jamais de simplifications, mais toujours de savoir représenter. Certes, de nombreux éléments échapperont aux moins initiés, notamment lorsque les zones de la cognition adoptent des noms de "mondes" mignons, mais dans les faits, on a l'impression de regarder un épisode de "Il était une fois la vie" version grosse production, version écriture de superbe qualité, et version psychologie.
Mais au-delà de ces aspects scientifiques, Vice-Versa est tout simplement un Pixar merveilleux. Comme d'habitude c'est excellent à regarder, avec une 3D qui fait le boulot. Mais surtout, et c'est d'autant plus important étant donné que c'est la thématique abordée, c'est drôle, triste, émouvant, joyeux, et tout ça à la fois. C'est probablement l'un des films d'animation le mieux construit et le plus solide qu'il m'ait été donné de voir, rien que ça. Il est probable que mes études influencent mon propos, mais j'en viens à penser qu'il s'agit de mon Pixar préféré !
Au final, j'ai vécu une aventure magique, et même si je ne suis pas convaincu qu'il parlera autant que les autres aux plus petits, ce Vice-Versa est encore au-dessus de la franche réussite. Pointilleux, beau, et touchant, il réussit le pari de vous émouvoir avec des processus qui se passent réellement dans votre cerveau et votre cognition. Et rien que pour ça : chapeau l'artiste.