Vicky Cristina Barcelona par Xavier Bouchez
Trois ans après Match Point, nous tenons ici le nouveau grand cru d'un réalisateur décidément inspiré : Vicky Cristina Barcelona, judicieuse méditation sur l'amour, le désir et la passion, menée par des acteurs au charme sensuel et magnétique. Sur fond de carte postale ibérique, à travers le parcours de quatre personnages aux visions à la fois proches et opposées de la relation amoureuse, s'unissant et se déchirant sous nos yeux, la réflexion émerge d'elle-même, naturellement. Pour les protagonistes comme pour n'importe quel couple, un ennemi guette, caché sous l'enthousiasme et la magie des premiers jours, des premières nuits : la si redoutable lassitude du quotidien, celle qui a détruit quantité de couples autrefois si unis. D'autant que chacun a sa propre sensibilité face à ce fléau. Ainsi, c'est au moment où les personnages paraissent avoir trouvé leur équilibre, leur bonheur, leur alchimie, où plus rien ne semble pouvoir troubler leur harmonie, que l'un d'entre eux devient en proie aux doutes, recherchant sans cesse le changement, la nouveauté. Ne dit-on pas que l'herbe est toujours plus verte chez le voisin ? Il s'agit bien là d'une tendance particulièrement répandue de nos jours : cette éternelle insatisfaction, cette quête infinie d'un bonheur plus grand, quitte à tout perdre. Définitivement.