Vicky Cristina Barcelona par klauskinski
Accompagné de l'habituelle voix off, Vicky Cristina Barcelona est un film à l'image de son personnage masculin: franc et direct. Deux filles-concept (Vicky la raison, Cristina la passion) et un archétype de séducteur latin permettent à Allen de mettre en place un jeu à trois avec personnages interchangeables, que l'arrivée du personnage de Penelope Cruz relance, puisque le film s'organise autour d'une multitude de trios (fantasmé, réel ou suggéré) successifs voire simultanés. Le film commence et finit dans un aéroport, pour bien nous signifier la parenthèse (enchantée?) que représente ce marivaudage estival, nous laissant ainsi imaginer un (juste?) retour à l'ordre des choses par la suite. Sensuel (étonnamment même de la part d'un cinéaste dont ça n'a jamais été la tasse de thé) mais cruel, léger mais complexe, portant en lui moins l'idée de la libération par l'art (arlésienne alleniene) que celle par l'amour, Vicky emporte l'adhésion grâce à l'incroyable fluidité dans la conduite du récit et à ce côté presqu'aérien de la mise en scène.