Alerte disparition: l'humour d'Allen semble l'avoir quitté!
Dernier Allen en date, Vicky Cristina Barcelona prouve que Woody a renoué avec son style d'antan, à savoir la comédie. Légère et surréaliste, cette fresque moderne des femmes et de leurs passions donne des frissons.
Allen avait déjà filmé les femmes mais pas de cette manière là. Il leur consacre un film; une histoire. Toutes plus différentes les unes que les autres, elles défilent tour à tour dans la vie d'un séducteur espagnol interprété par un Bardem plein de fougue et de séduction.
Ces femmes justement, parlons-en. On savait déjà que Johansson était la nouvelle muse d'Allen depuis Match Point, mais on ignorait le gout d'Allen pour les femmes. Il mêle ici différentes actrices; les confronte, les compare: un plaisir.
Mais si l'une est trop rationnelle et sage, une autre est trop volage, une autre trop nymphomane et une autre complètement folle; elles sont toutes TROP. Trop quoi? Caricaturales. Amusantes et surprenantes au début, elles deviennent bien vite insupportables et lassantes. Elles sont, à l'image du film, sans surprise. Cruz tente néanmoins d'agiter le tout en apparaissant en ex-femme complètement dérangée, mais elle ne parvient, au final, qu'à couler un peu plus le scénario, à engluer le film, et à agacer le public.
Allen signe donc une comédie romanesque et originale, trop sans doute; puisque le spectateur reste sur sa fin. Le scénario, fort agréable et surprenant au début, s'essouffle à mi chemin, pour ne laisser au final que le souvenir d'un film absurde, comique, mais quelque peu inutile. Vicky Cristina Barcelona n'est autre que le voyage d'initiation de deux jeunes femmes à l'amour; qui les mène à leur perte, le public avec... La fraicheur et l'humour des anciens Allen semblent l'avoir quitté.