J'ai particulièrement apprécié l'angoissante imprévisibilité du déroulement de l'histoire... tout en trouvant que celle-ci mettait un peu de temps à prendre tournure. En fait, c'est un "suspense lent" qui traîne et dure, mais vous prend quand même aux tripes, parce que vous vous dites que la fille est d'une incroyable imprudence et que ça va forcément, sans trop savoir quand et comment, mal tourner (pendant les 20 premières minutes, j'ai cru à une histoire un peu à la "Funny Games" de Haneke). Le suspense culmine pour moi quand ils arrivent dans le parking en sous-sol...
Dommage que le réalisateur ait eu un budget limité pour mettre en scène son histoire. Ça se ressent surtout dans la 2ème moitié du film, mon impression personnelle (car je ne suis pas un technicien du métier) étant que c'est "tourné en caméra subjective" pour des raisons de mise en scène minimale, donc de moindre coût. En même temps, la "caméra portée" donne le sentiment de vivre l'instant (l'imprévisible instant) tout à côté de l'héroïne, de partager ses émotions et hésitations. C'est donc palpitant et, malgré une curieuse impression de film "fait par des amateurs", du bon boulot de la part des acteurs et de l'équipe technique. Je n'en dis pas plus pour garder à l'histoire tout son suspense.
P. S. En fait, le film, qui dure plus de deux heures, est un plan-séquence unique, tourné (ai-je lu) en une seule prise. C'est quand même une étonnante prouesse, des techniciens comme des acteurs.