Victoria, jeune espagnole travaillant pour un salaire de misère étudiante dans un café berlinois, rencontre un beau soir une bande de jeunes allemands bourrés (pléonasme, certes). Ces derniers l'embarquent amicalement dans une escapade aux premiers aspects plaisants. De là, commence une descente aux enfers.
Notre belle héroïne ivre est entrainée à son insu dans une sale affaire de vol, qui conduit à une richesse passagère, puis à quelques morts et enfin au désastre. Vive Erasmus.
Ce film aurait pu être génial : tourné en un seul plan-séquence, c'est absolument remarquable. Par cette technique, on peut mesurer le talent des acteurs et du réalisateur.
Durant 2h20, sans aucune coupure, les acteurs jouent merveilleusement leur rôle dans une bonne partie de Berlin, tel qu'ils le feraient au théâtre. Sacré challenge et sacrée victoire.
En 2h20, Victoria passe par l'ivresse, la joie, la peur, l'extase (sublimée dans la seconde et même boite de nuit par un simple ralenti et quelques notes de piano), l'amour passager, la peur encore, l'horreur, la crainte, la colère, la rage, le désespoir et enfin, rien. Un vide. Et l'on peut reprendre son souffle.
Nous sommes sous pression toute la deuxième moitié du film. La première est relativement mignonne (le moment du piano est très émouvant par exemple), comparée au reste.
Le seul bémol réside dans le déroulement des événements. Le début pourrait déboucher sur n'importe quelle suite mais celle choisie reste assez prévisible au final. Une innocente alcoolisée embarquée dans un mauvais coup qui dérape. Bon. D'accord. Je pense que le réalisateur aurait pu faire plus original voire choquant. Et là, ç'aurait été incroyable. Une vraie fracture dans l'histoire !
Ce n'est que mon avis. Il faut avouer que c'est une oeuvre de grande qualité. J'ai tout de même passé un excellent moment et en suis ressorti plutôt retourné.