Film tellement féminin – et écrit par une femme : Isobel Lennart – qu’il apparait presque comme une sorte de Johnny Guitar du film noir. D’une élégance rare, le film offre un terrain de jeu imparable pour la crème de la crème des stars hollywoodiennes qu’il réunit : Un casting hallucinant puisqu’on y trouve Barbara Stanwyck, Ava Gardner & Cyd Charisse, mais aussi James Mason & Van Heflin. Excusez du peu.


 Ville haute, ville basse s’ouvre sur un laius de Jessie à propos de sa ville, New York, dont elle adore la respiration, les battements de cœur, ainsi que son impossible communication entre l’east side et le west side. On apprend bientôt qu’elle est mariée à un certain Brandon et qu’ils filent tous deux le parfait amour. Chaque jeudi, ils se retrouvent chez ses parents (à elle) pour un diner. Mais quelque chose cloche. Lors de l’un de ces jeudis, les tensions apparaissent subtilement. On découvre un garçon très séducteur avec sa belle-mère, ça pourrait avoir l’air de rien, mais ça nous prépare au personnage. Lorsqu’ils partent, les parents de Jessie s’inquiètent à l’idée de leurs querelles passées. Derrière les apparences feutrées, la réalité naît. L’apparence de bonheur se fêle insidieusement. L’idylle amoureuse est à l’image du portrait idéal que brossait Jessie de sa ville : La facticité plane.
Et le film va s’employer à détruire ces apparences, à inverser les rôles, à multiplier les trahisons, les rebondissements. Le décès étrange d’une ancienne conquête de Brandon. Sa rencontre avec Rosa tandis que Jessie de son côté, tombera sous le charme de Mark, l’enquêteur. La lutte des classes, promise par le titre, se transforme en lutte des femmes et en récit d’une lucide renaissance. Très beau.
JanosValuska
7
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le 16 janv. 2021

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