Un 1er film personnel équilibré sans être égocentrique...
C'est sur des premières oeuvres que l'on pourra souvent juger des prémices d'un grand cinéma. "Vincent" annonce beaucoup de Tim Burton. Car le réalisateur génial a su dompter les défauts de la première oeuvre. En effet souvent, les premiers films sont très égocentriques, et c'est tout naturel. Burton suit ce schéma évident dans "Vincent" mais sait formidablement déjà bien s'en détacher. il a su profondément mettre son univers personnel, ses angoisses, son soi, mais dans une mise en scène décalée, cynique, drôle et ultra référencée. Malgré de petits moyens évidents, le noir et blanc est superbement utilisé, les codes "burtoniens" sont déjà là, et surtout les textes uniquement en vers sont géniaux. Un tel mélange réussi entre une part de soi-même (sans être égocentrique) et la mise en scène cinéma, est assez rare dans un premier métrage.
Autant dire que Burton avait déjà compris le grand cinéma : univers et touches personnels, au service de l'histoire, de l'image et du divertissement.