Disparu le 26 Novembre 2004, Philippe de Broca n'aura que trop peu profité du succès de son dernier film, qui est l'adaptation éponyme du roman d'Hervé Bazin.
Je n'ai pas lu le livre, mais je me souviens très bien avoir vu le téléfilm des années 1970 où Alice Sapritch incarnait une Folcoche d'anthologie, où son physique aidait bien à la trouille qu'elle inspirait auprès des enfants.
Pour cette nouvelle version, qui apporte davantage d'humour, c'est Catherine Frot qui incarne cette femme vipère avec ses enfants, qui leur fait vivre une misère, y compris à son mari joué par Jacques Villeret.
Jules Sitruk est quant à lui Brasse-Bouillon, le seul des trois fils qui va tenir tête à sa mère, qui va l'affronter du regard, et qui va finir par lui tendre des pièges, un peu comme dans un cartoon.
J'avoue que cette version-là ne m'a pas tellement attiré, peut-être par son classicisme, et par le fait que je ne crois pas en la méchanceté de Folcoche. Le réalisateur lui a certes donné un air plus dur avec ses vêtements noirs et amples, mais la cruauté du téléfilm n'y est pas ; c'est à peine si il y a une paire de claques et un coup de martinet.
Par contre, je trouve les scènes avec Jacques Villeret très juste, car on sent une unité avec les enfants, même si on voit que lui aussi se fait complètement bouffer par sa femme. Il y a d'ailleurs une scène, peut-être la meilleure du film, où il va s'emporter une seule fois contre Folcoche, devant ses enfants, afin de montrer qu'il représente l'autorité dans la maison. Avant qu'on se rende compte que tout ça n'est qu'une comédie.
Je comprends la spécificité du film qui est de privilégier l'humour par rapport à la noirceur originelle, mais ça sent vraiment le poussiéreux, avec une reconstitution d'époque qui donne l'impression que ça a été acheté à l'antiquaire du coin.
Au final, il reste une belle déception, à mes yeux, mais que le public saluera par un succès. Bel honneur pour un grand monsieur du cinéma français...