Anxiogène et intriguant, 'Vivarium' peine à captiver une fois la métaphore assimilée.
En effet, le film de Lorcan Finnegan propose un scénario à la lisière de la science-fiction, qui ne sert en fait qu'à dresser un portrait amer de l'expérience de la famille en banlieue. On comprend très vite les sous-entendus du réalisateur : les jeunes couples se résignent à entrer dans le moule de la société, l'enfant déstabilise voire détruit le couple, les parents transmettent leur névroses à leurs progéniture, le travail est un échappatoire futile, la vie n'est qu'une cycle cruel.
Malheureusement tout est assez évident, et le récit très linéaire. On comprend comment le récit va finir dès que l'on voit l'enfant en chemise. L’œuvre laisse entrevoir une ouverture plus fantastique avec le livre, le programme télévisé ou le mime mais il ne s'agit probablement là encore que d'une métaphore des hobbys de l'enfance. Le seul passage où le film sort de son rail, c'est lors du passage psychédélique tout à fait surprenant et bienvenue avant la conclusion. Malheureusement, c'est trop court, et le récit retrouve rapidement notre monotone réalité.
D'une certaine manière, cette tragédie morne est pourtant une réussite, car le film cristallise les pires craintes des trentenaires du 21ème siècle dans un décors à la banalité oppressante : la normalité des lotissements péri-urbains.
Enfin, les acteurs Imogen Poots et Jesse Eisenberg sont corrects, mais c'est surtout les 3 interprètes pour les inquiétants "Martin" qui retiennent l'attention.