Lorsqu'il tournait ce film, est-ce que François Truffaut se doutait qu'il serait son dernier ? Car il est d'une certaine façon admirable que ce pastiche du film noir des années 40-50, où son modèle Hitchcock peut être vu, soit la conclusion de cette œuvre tournée vers le cinéma et les femmes.
On suit ici Fanny Ardant, secrétaire d'un agent immobilier joué par Jean-Louis Trintignant, qui va mener l'enquête sur deux meurtres qu'il aurait commis.
D'ailleurs, au niveau formel, on voit bien que Vivement dimanche est un pur exercice de style, en reprenant ce jeu un peu outré, qui en fait des caisses, avec ce travail admirable sur la photo noir et blanc signée Nestor Almendros. Mais comme tout polar, on suit également autre chose, et notamment l'attirance qu'a cette femme pour son patron qui ne semble pas intéressé. Ce qui est un crime quand Fanny pose ses yeux Ardant sur vous ; je la trouve magnifique dans ce rôle, femme à forte tête, mais qui sait faire grâce de ses charmes, notamment quand elle est filmée au niveau des jambes, hommage sans nul doute à L'homme qui aimait les femmes du même Truffaut. Qui,on le sent, se régale dans ce pastiche du film noir, et mon plaisir fut également présent, car quand on voit un réalisateur investi dans un sujet, qui convoque le cinéma, génial aparté sur Les sentiers de la gloire, et bien, Vivement dimanche est une très belle fin de carrière.