Vixen
5.8
Vixen

Film de Russ Meyer (1968)

Au diable la vertu,qui n'est jamais aussi intenable que quand la tentation est forte de nous pousser dans ses bras si prévenants!Que peut la faiblesse du mâle face à l'appel du vice, d'autant plus quand celui-ci s'incarne dans les voluptueuses courbes de femmes libres,fantasme de bien des hommes(épargnons les menteurs et autres ravis de la crèche)?Résister vainement parait compliqué tant il est aisé de se laisser aller devant ce charmant spectacle. Osons l'avouer, ce n'est pas sa qualité cinématographique qui nous pousse à s'installer confortablement pour le visionner et qui à fait la légende de cette sympathique série b. Les cachotiers que nous sommes le savons bien,mais il est des prétextes dont nous ne pouvons nous échapper!

Érotisme gentillet et humour vachard forment l'essentiel de l’honnête divertissement, bien plus que ne le laissait entendre sa sulfureuse réputation. Petites galipettes entre amis, inceste sous-jacent et contestation de l'ordre établi choquèrent L'Amérique ségrégationniste et anti-communiste à l'orée de la (grande) liberté de mœurs soixante-huitarde mais paraissent aujourd’hui bien sages. Pour vivre heureux, vivons cachés tel pourrait être la devise du film. Les amateurs de porno soft en sauront pour leur frais, le tabou de l'époque allant jusqu'à contaminer Russ Meyer, qui semble se censurer lui-même. Reste un plaisir non feint devant ces beaux corps dénudés s'adonnant au simple plaisir de la chair, suffisamment sexy pour nous alanguir. Le plus surprenant se trouve surement dans la confrontation des idéaux d'alors. Un black déserteur du Vietnam voulant s'extirper de la domination blanche, une tentatrice raciste le renvoyant sans cesse à sa faiblesse et à ses origines et un communiste irlandais vantant les mérites du socialisme castriste pour mieux pourfendre L'Empire Yankee se mélange dans une idéologie assez fourre-tout( sans mauvais jeux de mot volontaire) dont on ne sait si elle se veut sérieuse ou caricaturale.

Toujours est il que l'ensemble est assez débridé et que la fin grand guignolesque font que nous ne boudons pas notre plaisir. Difficile d'en demander plus!

Créée

le 11 déc. 2014

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