Bienvenue chez les fous

Cela faisait un bon bout de temps que je n'avais pas vu ce film de Milos Forman, au moins aussi réputé que Amadeus en ce qui concerne le travail effectué par le réalisateur dans le monde du cinéma. Dépeignant le monde des asiles pour les malades mentaux, Forman offre un critique acerbe de ce milieu, proche du monde carcéral.

Première chose, le cinéaste inscrit fort bien son flm dans le monde des années 70, notamment en ce qui concerne le travail des Afro-Américains, contentés alors à des rôles de faire-valoir. Ensuite, la comparaison du monde psychiatrique avec celui du milieu carcéral est chose aisée.

MacMurphy est une forme d'être contestataire, qui va tenter de bouleverses à sa manière les habitudes prises par les infirmières et va constater les injustices qui peuvent y régner. Si on peut comprendre que le programme d'un patient doit être établi, il semble qu'il est fort bien rigide. On y critique aussi les décharges électriques infligées aux patients pour les calmer quand on ne les opère pas du cerveau.

MacMurphy est clairement un homme dangereux, au passé lourd, mais sa volonté de changer les codes va forcément émouvoir. Face à lui, cette infirmière en chef froide, dure et implacable fait office de vraie méchante.

L'une ou l'autre séquences fortes viennent ponctuer ce film déjà assez riche sur le fond. L'évasion de l'Indien, la réunion où l'on apprend que beaucoup sont volontaires ou le suicide du jeune Billy en sont des exemples assez probants.

Le film vaut également pour l'incroyable prestation des acteurs et notamment un Jack Nicholson absolument remarquable, quasiment né pour ce rôle. A croire que les fous et les psychotiques lui vont à merveille quand on se rappelle de sa prestation dans Shining.

On peut peut-être regretter de la part de Forman de réaliser une critique un peu manichéenne de ce milieu, comme si tout le monde dans les asiles étaient forcément mauvais. Car si le côté rétrograde de certaines pratiques médicales ont été remarquablement critiquées tout comme le bon vouloir et la toute-puissance de certains infirmiers face à des gens plus fragiles psychologiquement, il fallait peut-être un contre-poids dans ce milieu digne de ce nom pour faire de ce film quelque chose de plus grand qu'il n'est déjà.