"Le sexe apaise les tensions. L'amour les provoque".
Il est des Woody Allen de transition.
Woody Allen est au cinéma ce que David Bowie peut-être à la musique. Des chefs d'œuvre (The Man Who Sold The World VS Manhattan) et des passages transitoires (Station to Station en 1976 VS Melinda & Melinda en 2004), jalonnent leur deux parcours.
A enchainer deux films de transitions tels que "Whatever Works" (2009) et "You Will Meet a Tall Dark Stranger", on peut se perdre, voir s'ennuyer.
Le film enchaîne les scénettes comme un accrochage de tableaux avant la soirée de vernissage ; A chacun d'y trouver sa propre cohérence. Le film explore les sentiments d'électrons libres qui s'entrechoquent, comme Woody Allen sait magnifiquement l'exploiter.
On remet en question (ou plutôt pas) sa propre existence sentimentale et on retient cette scène:
"Roy l'auteur maudit quitte sa galeriste de compagne (Naomi Watts) pour aller voir de l'autre côté de la cours. Une femme ensorcelante (Freida Pinto) qu'il observe jouer de la guitare par la fenêtre depuis déjà quelques mois. Elle l'hypnotise au point de lui faire renoncer à ce qu'il possède déjà. Finalement, Josh Brolin (Roy) fait sa valise et change de vue. En déballant ses affaires dans la chambre de Dia (Freida Pinto), il observe désormais son ex-femme par la fenêtre d'en face, alors qu'elle retire ses bas. Son désir monte et l'on sent à quel point les émotions peuvent être un jeu de dupe".
On partage un moment la vie de quelques personnages et on repart comme on est venu, en ouvrant la lourde porte coupe-feu de salle de cinéma.
On peut au moins se convaincre de ceci, si ce n'est déjà fait après pas loin d'une cinquantaine de films, "Sex alleviates tension. Love causes it."