Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu par Acco
Et année après année, Woody Allen continue à nous ressortir le même film : des chassés-croisés amoureux, au beau milieu d'une ville et de ses clichés romantiques (Londres cette fois-ci, d'une importance assez secondaire). Et le pire, c'est que ça marche toujours. Parce que le bonhomme nous rabâche ses recettes avec la même ironie depuis ses débuts, à l'aide de son style forcément maniéré... Mais on continue à s'accrocher au récit, comme si l'on suivait une sorte de "comédie romantique" de haut standing, le genre de divertissement pour bobos trentenaires.
Et on ne peut même pas lui reprocher de devenir une caricature de lui-même, parce qu'il a toujours joué avec cette image (Annie Hall, Manhattan et autres films où le réalisateur profite du flou fiction/autobiographie). Bref, c'est carrément vicieux. On retrouve donc tous ces échanges romancés à l'extrême... Déjà, au niveau du casting. Le père Woody réussit toujours à trouver des filles superbes pour des rôles improbables : Freida Pinto (Slumdog millionnaire) qui incarne une "girl next door" en robe rouge, doctorante en musicologie, ou Anna Friel (Pushing Daisies) en artiste-peintre prometteuse. Mais cette fois-ci, certains personnages s'enfoncent trop dans le cliché : Charmaine et son nom aussi chiant que son rôle vulgaire et sans intérêt, Alfie qui présente un Anthony Hopkins en vieux naïf shooté au viagra...
Mais on s'en fout, on se laisse emporter par cette virtuosité de situations en tout genre, avec des personnages qui réussissent à se mettre dans la merde jusqu'au cou. Alors oui, ce film est vraiment secondaire. Mais bon, on sait à quoi s'attendre avec ce réalisateur, maintenant. Tous ces tics d'écriture ont forgé sa marque de fabrique, et c'est pour ça qu'on l'aime / le déteste.
(Rayer la mention inutile)