Voyage à deux par blazcowicz
« Joanna Wallace: They don't look very happy.
Mark Wallace: Why should they? They just got married. »
Tout le génie du film résumé dans sa réplique d’introduction. Quel film, mais quel film ! Notre modo préféré ayant adoré, je me méfiais pas mal de ce film, dont ni le titre ni le synopsis ne m’inspiraient plus confiance. La baffe n’en fut que plus grande.
C’est pour ce genre de films que l’invention du cinéma prend tout son sens. On n’est pas loin d’avoir une idée de cinéma par plan. Le montage est proprement virtuose, en harmonie avec un scénario à la chronologie déstructurée qui amène des idées toutes plus admirables les unes que les autres.
La simple juxtaposition de deux scènes parfaitement crédibles de la vie d’un couple à quelques années d’intervalles produit des décalages comiques assez amers notamment, alors quand on ajoute à cela une multitude de trouvailles visuelles, des ellipses osées, des flash back ou forward inattendus, des ralentis ou accélérés et surtout des dialogues acérés et criants de vérité, on obtient un rythme quasi parfait qui fait que l’on ne s’ennuie pas la moindre seconde du film.
Le décalage provient aussi de l’alternance entre scènes d’humour caustique, scènes d’amour et scènes de discorde, qui forment un tout parfaitement cohérent, et qui donne l’impression de ressasser des souvenirs bons comme mauvais. Au niveau de la pure comédie, le couple avec lesquels ils partent en vacance est une mine de gags bien sentis, notamment la visite du château.
La musique d’Henry Mancini est superbe, Hepburn et Finney forment un couple « parfait » et surtout pas cliché pour deux sous, la photo est soignée, vraiment je n’ai aucun défaut majeur à signaler. J’aimerais juste savoir si Frederic Raphael, scénariste de son état, a été ruiné par un divorce ou a eu de terribles ennuis avec les femmes, pour être aussi virulent envers le mariage