Voyage au centre de la Terre 2 : L'Île mystérieuse par Gaël Barzin

La première des plus récentes adaptations du livre de ce pauvre Jules Verne avait au moins le mérite d'être liée à son contenu : effectivement, les personnages centraux se retrouvaient bel et bien en dessous de la croute terrestre. Alors qu'on ne s'attendait pas vraiment à une « suite » tant le premier opus ne semblait pas avoir fonctionné outre mesure et avait cette aura pantouflarde d'un téléfilm de fin de semaine, cette épisode est plutôt surprenant (de par son apparition soudaine). Les gaillards d'Allo Ciné diront que la disparition de Fraser pour l'ancien catcheur : Dwayne Johnson, s'expliquera par un désaccord interne pour le premier et d'un désir de l'autre de relancer certaines licences un peu nazes. Croit-il réellement à un quelconque pouvoir divin ? Non mais, oh ! La première incohérence sera le nom francisé du film : Voyage au centre de la Terre 2 : L'île mystérieuse, soit deux romans distincts de Jujules. En y regardant de plus près, on voit que le nom anglais est « Journey 2 » et non « Journey to the center of the Earth », ce qui permet une certaine liberté scénaristique, donc faute à demi pardonnée. L'affiche du film est sans aucun doute moins féérique que le premier, mis autant en avant que celui-ci pour ses vertus tridimensionnelles (et c'est un peu près tout dirons les plus médisants). Pour le bien de tous et surtout le mien, j'ai évité d'opter pour la version avec « port de lunettes signées Woody Allen » afin de profiter entièrement de l'essence même de ce film de qual... oui donc bon...

Le casting est très « familial ». The Rock en beau-père attentionné. Le même jeune Josh Hutcherson pour le rôle du garçon rebelle testant les limites de sa propre liberté et de sa lassitude récurrente d'adolescent. L'égérie d'High School Musical, Vanessa Hudgens, vient faire sa guest star pour combler la frustration du jeune héros du premier opus qui s'était retrouvé à porter la chandelle. Pour équilibrer le tout, Luis Guzman vient épauler la Disney Girl dans le rôle d'un papa-poule, pilote d'hélicoptère avec un comportement plutôt suggestif envers Johnson ! Comment doit-on comprendre cela ? Michaël Kaine est venu s'inviter en tant que grand-père absent et passionné qui ne s'excuse même pas AUprès de son petit-fils d'avoir été absent pendant toutes ces années et fait comme si de rien n'était. Bon ok, il y a une microseconde, lors d'une interprétation artistique de Johnson – gommant à moitié sa scène d'extrême mauvais goût avec son répugnant « pecto-boom » - où le papy semble avoir quelques remords mais... non, en fait, il s'en balance !

Avec ce film, on s'attend à un gros film d'aventures. Aventure il y a mais avec cet arrière-goût d'univers en plastique, fait de faux. Et pourtant, les gars y ont mis le paquet en empruntant les caméras 3D de Cameron. Malgré cela, on trouve l'ensemble plutôt surfait. D'un côté on crie au scandale d'avoir massacré les œuvres de Jules Verne... tellement riches en ingéniosités et en inventions et théories farfelues. En même temps, on est ravi de pouvoir voir des éléments de ces romans passionnants.... Dilemme !

Comme dans le premier film, on retrouve l'arrivée d'une équipe restreinte dans un espace inconnu où un ultimatum incongru imposant un départ soudain qui vient accélérer les choses. Le rythme est loin d'être mauvais mais on a l'impression, qu'à peine arrivé, il est déjà l'heure de partir alors que nous, la seule envie que l'on a c'est de visiter cette foutue île mystérieuse. Les scènes « mémorables » ? Toutes celles vues dans les trailers, dans l'ordre : le lézard, la balade en abeilles géantes et l'anguille. Quoi, je « spoile » ? Allons, ne soyons pas naïf ! Quand on est gosse, on doit pouvoir s'émoustiller aisément devant tout cela mais... il faudra plus de crédibilité pour émerveiller un spectateur dépassant la trentaine ayant gardé, néanmoins, ces étincelles de magie liée aux meilleures fictions mystérieuses créées par l'Homme.