Cela ressemble à un film de science-fiction ou pour utiliser un terme à la mode à une uchronie (où la société ressemble à celle que l'on connait mais où l'histoire aurait emprunté d'autres chemins).
En effet, l'histoire se déroule sur une étrange planète où la moitié des habitants sont tout de blanc parés tandis que l'autre est exclusivement couverte de vêtements sombres des pieds à la tête - mains et visage compris - bien qu'il fasse particulièrement chaud . Les premiers, de blancs vêtus donc, semblent bénéficier de nombreux droits et privilèges : ils circulent en toute liberté le plus souvent dans de gros véhicules. Les sombres n'ont le droit de sortir qu'à bord de véhicules collectifs, interdiction leur étant faite de conduire. Les "Blancs" peuvent revendiquer et obtenir plusieurs partenaires de vie tandis que les Sombres doivent accepter cet état de fait et vivre le cas échéant reclus dans leur domicile.
A noter que jamais les "Sombres" ne doivent montrer leur visage ni faire entendre le son de leur voix aux "Blancs".
A noter que les Sombres mangent toujours après les Blancs.
A noter également que les Sombres sont interdites de nombreuses activités plaisantes à commencer par le vélo ou tout équivalent tandis que les Blancs aiment à jouer aux jeux vidéos même s'ils sont particulièrement mauvais.


Quand on réalise que tous ces faits existent réellement sur notre planète en 2017 et qu'ils concernent d'une part des hommes et des femmes comme vous et moi on se dit que tout cela prouve à nouveau à quel point l'homme peut être doué pour se pourrir lui-même la vie.


Et quand on découvre que le film en question a été réalisé par une femme (à l'aide de Talkie-walkies) on se dit que cela relève du miracle et que l'espoir en l'humanité commence précisément par des actes de résistance comme celui-ci.


Un très beau film à découvrir et à faire partager.


Personnages/interprétation : 8/10
Histoire/scénario : 8/10
Mise en scène /réalisation : 9/10 (coup de <3 pour le défi relevé)


8.5/10

Theloma
9
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le 25 févr. 2015

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Theloma

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