Oubliez Robert Johnson. Oubliez Woody Guthrie. Oubliez Johnny Cash, Bob Dylan, John, Paul, George et Ringo. Il est le seul et unique artiste méritant notre bon souvenir. Plus cash que le man in black. Plus profond que le delta du Mississippi. Plus meurtri que la Nouvelle Orléans après Katrina. Plus sauvage qu'un marsupilami. Plus sexy que la moustache de Tom Selleck et plus complexe qu'un rubik's cube. Le blues est une tempête tumultueuse parcourant ses veines depuis son plus jeune âge. Il a redéfini le rock'n 'roll, le rendant plus moite, plus scandaleux, plus sexuel. Il a lutiné plus de groupies que Bill Wyman en personne, sans compter les jumelles et les siamoises. Il a goûté à tous les péchés et en a inventé trois, dont deux sous licences. Il a conceptualisé l'album-concept. Son nom ? Dewey Cox. L'homme qui marche dur et qui plaide coupable des charges énoncées.

Peu importe finalement que ce génie n'ai pas existé. Jake Kasdan et Judd Apatow tiennent ici le biopic ultime, le vrai "Walk the line", celui qui fait hurler, celui qui fait frémir. Celui qui explore en profondeur toute l'histoire de l'Amérique et de sa musique, de ses stars, de ses demi-dieux. Celui qui sent le souffre, qui va vous faire danser et vous faire suer, celui qui va vous laisser en nage comme si vous aviez couru un marathon de huit heures.

Peu importe que tout ça soit un ramassis de conneries. Personne ne détient la vérité de toute façon. Sauf Dewey Cox. Car Dewey Cox EST la vérité. Et quand il laisse parler les cordes, quand il gratte ses souffrances et son amertume, on écoute. Comme on écoute Jésus, Bouddha ou Mahomet. Et on le regarde. On le contemple, on se noie dans sa gestuelle comme dans celle d'un Muhamed Ali, d'un Pelé, d'un Michael Jordan. On veut se le faire comme on voulait se faire James Dean ou Brando. On veut être lui, ne serais-ce qu'une seconde. Juste une toute petite seconde. Savoir ce qu'est le savoir lui-même. Connaître la connaissance. Sentir le sentiment.

Et comme tout ça est une grosse farce, on se bidonne, on se poile, on se gondole devant la folie d'un John C. Reilly ayant tué Will Ferrell, son frère ennemi, enfin seul maître à bord d'un délire cosmique conçu avec force et puissance, avec un respect étonnant pour son sujet. Tout cela à beau être une simple déconnade entre pote, la musique y tien une place prépondérante et fracasse tout sur son passage, comme si elle était au-delà de tout. Comme Dewey Cox.

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le 20 mars 2014

Modifiée

le 20 mars 2014

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Gand-Alf

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