J'imagine que mon avis est peu objectif mais il me semble intéressant de le donner, étant un "ancien" joueur de World Of Warcraft, très investi dans le jeu à un niveau relativement avancé et cela de la sortie de WoW en 2007 à sa dernière extension en 2015. Partager 4 ou 5 soirées sur 7 avec une guilde d'une quarantaine de personnes (dont certains sont devenus de "réels" amis IRL [NDLA: In Real Life] (histoire de tirer la langue aux idées conçues sur le côté négatif de l'aspect social des jeux en ligne). Jouer à 25 en s'attaquant parfois pendant plusieurs semaines à un même objectif (raid) a quelque chose de relativement addictif.
Mais là n'est pas le sujet.
Concernant le film, je dois avouer que j'étais très inquiet. A la fois inquiet et impatient, car nous l’attendions tous, nous, les amateurs de Blizzard : un des éditeurs les plus attentif à la qualité de leurs produits, qu'ils sortent au "compte-gouttes" depuis 25 ans avec Warcraft en tête d'affiche. Nous l’attendions car nous savons que Blizzard excellent dans la production de magnifiques "trailers" pour présenter leurs jeux, de qualité cinématographique pour la plupart, mais également pour le choix du réalisateur, Duncan Jones (Moon / Source Code, deux long métrages relativement prometteur et salués par la critique). On va essayer d'oublier qu'il est le fils de David Bowie, même si j'ai du mal étant un immense fan qui ne peut oublier que les gênes d'un génie artistique de cette envergure ne se transmettent pas au hasard !
Inquiet donc, car les fonds verts me font peur, l'infographie a apporté énormément au cinéma contemporain mais les apports comportent leur lot d'inconvénients en termes de sincérité visuelle : en deux mots je craignais de me retrouver face à un étrange mélange de prises réelles et d'animation.
Pourtant le résultat est bluffant et j'ai été rassuré en moins de 10 minutes. Les orcs représentent une véritable prouesse tant visuellement que techniquement ; on arrive à oublier qu'ils ne sont pas réels, c'est impressionnant de sincérité à l'écran. Alors bien sûr, le connaisseur du monde de Warcraft possède quelques avantages, il connait et reconnait les lieux: Forgefer, Hurlevent, Karahzan, Dalaran, la forêt d'Elwyn et même le défilé de Deuillevent ou la futures contrée de la Horde, Durotan, du nom du chef Orc du clan "Loups-de-Givre" ou s'implantera la ville capitale d'Ogrimar. Les personnages également font tous partie de l'immense background warcraftien: Medhiv, Kaghdar, Lothar, King Llane, Garona, Durotan et le terrible Guld'an, au cœur de la dernière extension du jeu en ligne World Of Warcraft. On en demandera toujours plus, et le domaine dans lequel un réalisateur peut puiser ses idées est en l'occasion, inépuisable ;
J'ai du mal à me mettre à la place d'un spectateur qui ne connaîtrait pas le monde de Warcraft mais je ne peux m’empêcher de penser que la beauté des contrées visitées n'a rien à envier aux paysages de Nouvelle-Zélande traversés par une autre "communauté", celle de l'"anneau" de Peter Jackson. Alors il est vrai que le challenge est de taille, la qualité de la trilogie du Seigneur des Anneaux est immense à bien des égards et le sujet, même si l'histoire diffère en bien des points, reste similaire et la mythologie très proche (humains, nains, orcs, elfes, guerre, magie, pouvoirs etc.…).
Quoiqu'il en soit, il faut saluer la qualité du résultat, on ne s'ennuie pas une seconde, de nombreuses scènes, palpitantes, tiennent le spectateur en haleine et les choix scénaristiques, bien qu'évidents pour certains, sont justes et trouvent un écho bien pensé avec la mythologie Warcraft, qu'elle soit maîtrisée ou non.
Une date pour la la suite ?
Antoine
Neuilly-s/s