Reprenant l'intrigue du tout premier volet de la saga jeu vidéo World Of Warcraft sorti en 1994 (je n'en avais pas entendu parler à l'époque et ne me suis pas frotté à cet addictif phénomène depuis, donc je ne saurai parler de la fidélité de l'adaptation), Warcraft déploie un univers très tolkenien : orcs, nains, elfes, gentil magicien corrompu par les forces du mal ; quinze ans après Le Seigneur des Anneaux, tout ceci semble déjà bien familier.
A cette sensation de déjà-vu, qui fait que l'on n'est pas vraiment scotché en découvrant un monde et une mythologie similaires à ce qui nous avait émerveillé en 2001, s'ajoutent quelques ratés au niveau des effets spéciaux (le film est globalement très beau mais plusieurs plans sentent trop le fond vert et certains effets, comme les nombreux yeux qui brillent, sont limite ringards) et surtout un casting qui manque cruellement de charisme : Travis Fimmel en fait des caisses pour essayer de ressembler - en vain - au Aragorn de Jackson, le jeune qui joue son fils a l'air d'avoir été pris sur le teen movie qui se tournait à côté, Dominic Cooper n'a pas la présence de Colin Farrell (pressenti avant lui pour jouer le roi), Ben Foster est meilleur dans des rôles plus torturés, son jeune collègue magicien a plus la touche proprette pour jouer dans un Disney type L'apprenti sorcier, Paula Patton campe une Garona aussi méchante et repoussante qu'un mannequin de pub Timotei... Bref, y en a grosso modo pas un qui soit vraiment crédible dans son personnage !
Malgré ces grosses faiblesses, Warcraft se consomme très agréablement comme le blockbuster musclé et divertissant qu'il est, notamment grâce à un scénario assez sombre qui n'hésite pas à se débarrasser de quelques héros en chemin. Mieux, il accroche suffisamment pour que sa fin ouverte au dernier plan tout choupi donne envie de voir la suite. A suivre donc.