Symptôme de la démocratisation du zombie (grosse tendance 2013), Warm Bodies donne une vision romantique et optimiste, voir rousseauiste de cette créature. Le narrateur est un zombie conscient, humain dans le fond et dans ses raisonnements, mais esclave de sa condition. Comme les autres de sa race, il doit tuer et dévorer pour retrouver son humanité, car de cette manière les zombies absorbent la personnalité, les sentiments de leurs victimes. Oui, mais c’est un parcours gore et long. Aussi avec l’amour, tout ce chemin est accompli en accéléré.

Le rapprochement avec Twilight n’est pas volé. Cependant Warm Bodies aurait pu rester un livre pour jeunes filles quelconque, alors que Twilight était déjà un phénomène très réputé. Ensuite, Warm Bodies est beaucoup moins flamboyant. Il ressemble à une tragédie édulcorée, avec un zombie dépassant son état pour tenter de rejoindre sa belle ; on évolue vers le Roméo & Juliette, avec l’affrontement des deux clans et l’amour impossible au milieu. Puis la mission consiste à se confondre avec la population humaine normale, pour être auprès de sa bien-aimée et sortir des ténèbres.

Même le propos sur la rédemption et le refus de la fatalité est incroyablement banal. Warm Bodies vient s’ajouter mollement à trop de choses connues et la caution "contaminé" ne prend pas. Le film manifeste une certaine beauté plastique, entre les paysages luxuriants à l’abri et les monstrueux Osseux. Mais nous sommes dans la galaxie des fans de Harry Potter, avec la même vacuité morale, existentielle. Lorsqu’on suit les deux amoureux dans leur bulle, c’est un peu adolescent, sobre à en mourir, gentil au possible.

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le 9 mars 2014

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Zogarok

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