Underdog and crazy wolf

Éclipsé lors de sa sortie en France par Fighter, avec une affiche au lettrage jaunasse qui donne pas très envie, Warrior s'était laissé tranquillement oublier, laissé dans son coin alors que la présence de Tom Hardy me donnait pourtant bien envie de lui donner sa chance, à l'occasion.

Et l'occasion s'est finalement présentée. C'est un film de gueules et de coup de poings. Mais surtout de gueules. Cabossées. Amochées. Vieillies. Meurtries. En famille bien entendu, mais famille distendu. Un père ancien alcoolique qui se perd dans l'écoute de l'enregistrement de Moby Dick et sa paroisse. Un fils disparu qui a vu sa mère mourir dans ses bras sans aucun soutien. Un fils toujours laissé pour compte qui ploie sous les dettes et les coups du sort. Et le tout saupoudré par une passion de jeunesse pour le freefight.

Il y en a un qui est taillé pour gagner et a la rage. Détaché de tous il pourrait être celui que l'on déteste. L'autre est taillé pour n'être que le second mais avec sa petite famille et sa vie de prof de physique, il attire d'emblée la sympathie. Mais en fait au fur et à mesure qu'on apprend d'avantage a les connaître, qu'on développe un peu leur relief, on se laisse prendre au jeu. On retient son souffle. Les coups s'abattent, c'est rapide, violent et vous tremblez un peu dans votre fauteuil. Personne ne vous regarde alors vous pouvez vous permettre d'avoir les mâchoires crispées dans ces combats où vous ne voulez pas de vainqueur.

Le film aurait pu être extrêmement noir, malgré cela il bénéficie d'une narration maitrisée mais surtout d'un trio diablement efficace et charismatique. Qu'est-ce que j'aime Tom Hardy. Il y a rien d'innovant dans ce film, mais il est diablement bien fait et de larmes en sueur, les gouttes roulent sur les visages crasseux, sans remords.