"Danse avec les poissons" - façon Mad Max.

Allez, tout n'est pas complètement mauvais dans ce film. Tout n'est pas à jeter. Il y a quelques bonnes idées dans le script, mais l'ensemble respire tout de même la grosse production ratée, trop chère, un peu mal foutue.
Kévin Costner avait déjà tourné avec KEVIN (aussi) Reynolds pour Robin des Bois "prince des voleurs" (1991), et effectivement, il y a beaucoup de similitudes entre "Waterworld" et "Robin". A commencer par le côté "moyen-âge", et tous ces gens en "crève-la-fin", sales, hirsutes, poilus, véritables bêtes "venues du nord" (dixit la sorcière dans "Robin des bois"), et communes aux deux films.

L'histoire : en 2500 la planète terre a été complètement submergée par les eaux (ou presque, d'où l'intrigue... ). Mais un mythe perdure : il subsiste peut-être une île, Dryland, qui permet aux survivants d'espérer. Un "homme-poisson", un mutant (Kévin Costner) parcoure "le monde d'eau" et sa route croise celle d'Enola, lors d'une escale sur un atoll. La jeune fille est marquée d'un tatouage sur le dos. Cette marque indiquerait la route pour Dryland. C'est pour cette raison que la jeune fille est poursuivie par "Le Diacre" (Dennis Hopper), sorte de Jean-Luc Mélanchon - "boulangiste" en mode "freak", et son armada de clodos hirsutes et incultes.

Il y avait une bonne idée de départ : un monde d'eau en 2500. La "terre" a par conséquent beaucoup de valeur. Facile, mais une bonne idée. Certains hommes, à force de s'adapter à ce monde, en sont venus à développer des branchies, concept néo-darwiniste, original (mais prévisible?), sur l'évolution physiologique de l'homme au XXIème siècle, re-bonne idée.

Mais beaucoup de choses ne tiennent qu'à un fil, l'intrigue est un peu trop facile, et est le prétexte à des scènes d'actions bâclées la plupart du temps. Le mutant (Kévin Costner), le personnage principal, peut faire penser au personnage de "Danse avec les loups", sauf que le contexte dans lequel il vit ici n'est pas situé dans les grandes plaines dépouillées où vivaient les sioux, mais dans un monde d'eau, tout aussi décharné. Solitude, dépouillement, et un peu d'ennui finalement. Quelques courses poursuites en jet-ski, qui se terminent en queue de ...pie, mais rien de bien excitant. Les costumes et décors semblent presque être des bouts de cartons faits par des élèves de primaire pour leur spectacle de Noël de fin d'année. On voit que les "Kévin's" se sont un peu cassés la nenette à imaginer des vêtements en 2500, dans un monde qui n'est fait que d'eau, mais c'est "trop juste", trop léger. L'atoll où Costner rencontre Enola est directement inspiré des Mad Max de George Miller, tout comme l'ambiance post-apocalyptique, directement tirée elle aussi du film culte qui révéla Mel Gibson. Au final, même s'il se laisse regarder, le tout est trop brinquebalant pour que l'on en dise uniquement du bien. La réflexion y est pauvre, le scénario beaucoup trop simple. C'est plus un concept, un thème, une idée qui n'est pas très aboutie, du bricolage approximatif. Waterworld..., ou disons plutôt, Water-closet, dommage.

Nb : Kévin Costner a moins connu de succès que de ratés : celui-ci évidemment, mais aussi "Postman" (1997), qu'il a lui-même réalisé, ou encore Wyatt Earp (1993), de Lawrence Kasdan.
ErrolGardner
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le 24 févr. 2013

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le 24 févr. 2013

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Errol 'Gardner

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