Dès le début, nous comprenons que quelque chose de malsain est arrivé dans la famille d'Eva. Dès le début, nous comprenons qu'elle a du mal à aimer et élever son fils, et il nous est suggéré qu'elle est peut-être la cause de ce drame.

Pourtant, au fur et à mesure que l'enfant grandit, rien ne nous rassure, ne nous apaise, ne nous explique. Un malaise constant se produit tout au long du film, qui pourrait réussir dans le genre du film coup de poing, si cette horreur permanente n'entraînait pas l'irréalisme de chaque scène. Le personnage de Kévin est si abject et son manque d'émotion sincère si flagrant que les éventuels questionnements que pourraient soulever le scénario (notamment sur les liens d'amour mère/enfant et sur la responsabilité personnelle et parentale) n'ont plus lieu d'être. La réflexion finale de l'adolescent ainsi que l'attitude de sa mère ne sauveront même pas ces années d'enfance passées sur le fil du rasoir ; il est beaucoup trop tard pour s'attacher à lui.

Une descente aux enfers, qui en dépit d'un excellent acteur s'apparente au voyeurisme sans une once de morale ni de virtuosité ou d'art, ne donne aucun plaisir à être regardée.
Marianne_Morin
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le 11 oct. 2014

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Mariana _

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