Mesdemoiselles, pour certaines d’entre vous, depuis toute petite, vous rêviez de vous marier avec un jeune homme riche, séduisant et romantique. Wedding Nightmare est là pour vous rappeler qu’il vaut mieux que cela reste à l’état de rêve. Dites-moi ? Vous aimez jouer ? Ca va être génial vous allez voir. Enfin pas pour Grace, notre héroïne de Wedding Nightmare. Jusqu’à ce que la mort vous sépare a été pris un peu trop au pied de la lettre…
Ready or not, here I come, you can't hide
Ah la belle famille
Pauvres The Fugees, on a prit là aussi au pied de la lettre leur célèbre chanson. La nuit de noces et la lune de miel vont devoir attendre. Grace, fraichement mariée à Alex, va devoir, à minuit pile, jouer à un jeu. Peut être une partie d’échecs, de pouilleux, peut être une belote ? Jouer à un jeu au hasard, c’est une tradition dans la famille. Mais cette nuit va être spéciale. Pour la première fois depuis des années, la nouvelle membre de cette grande famille a tirée la carte qu’il ne fallait pas. Elle avait raison de se méfier de ses beaux-parents puisqu’elle est sur le point de jouer à une partie de cache-cache bien particulière.
Faut dire que dès le départ, ça sentait le roussi. Avec la tronche horrifique de tante Hélène, sorte de version maléfique de Desireless, le comportement suspect des domestiques tous droits sorti d’une purge de chez American Nightmare, le beau-frère un peu trop tendu, le sourire forcé de la belle mère et les regards assassins du beau-père, Grace, non issue d’une famille bourgeoise, partait avec un sérieux handicap. On se doute qu’elle ne va pas jouer à une partie de chifoumi en compagnie de sa nouvelle famille. Ce qu’elle peut espérer : gagner à ce rituel familial pour être enfin acceptée et ne plus être vu comme une femme vénale. Les riches sont différents des autres classes. Ce film en est une énième preuve. Grace, au départ amusée comme une petite fille, va très vite changer d’expressivités. Dès lors que la partie est lancée, belle sœur numéro 1, 2, 3, beau frère, grand-mère, même petit neveu tout mignon, tous sans exceptions, peuvent se retourner contre elle.
Le premier (et dernier ?) jour du reste de sa vie
Le mélange thriller, comédie noire, survival horror et sa petite touche dramatique réussissant à trouver l’équilibre permettent à Wedding Nightmare de ne pas avoir un genre dominant. Une belle petite surprise. Des petites allures de Get Out, rien d'extraordinaire mais le cadre immersif dans lequel nous évoluons aux cotés de Grace a son petit charme. Moi et les manoirs dont l’intérieur est tamisé, rendant plus élégant et lugubre les pièces et longs couloirs, grande histoire d'amour.
Samara Weaving livre une prestation excellente, Andie MacDowell habituée aux films sentimentaux depuis toujours revient là où on ne l'attendait pas et surprend. Les morts pour la plupart accidentelles sont hilarantes, un peu dégueu et en même temps, arrivant à apporter quelques tensions. En vue de la bande annonce, on pensait la belle famille surentrainée, as de la gâchette, tenant fièrement et professionnellement leurs armes d’un ancien temps.
Heureusement pour Grace, du sang de Stormtroopers coule dans les veines de chaque membre de cette famille dysfonctionnelle. C'est ça Wedding Nightmare, des rebondissements dans la tournure scénaristique, un défouloir où on se marre, on a peur, de la peine pour notre héroïne tout en assistant à sa montée en puissance de bad asserie, et nous posons des questions à propos de ce qui entoure cette tradition, espérant un petit truc surnaturel apocalyptique frissonnant rappelant les œuvres de Wes Craven. Que ce passe-t-il si au levé du soleil, la mariée n'a pas été sacrifiée? Est ce que cette tradition a été inventée de toute pièce?
Au final, Wedding Nightmare est tel que je l’espérais. Il ne prétend pas autre chose qu’être un petit film horrifique sympathique, méritant d’être vu pour son coté défoulant, le jeu bad ass et touchant de Samara Weaving, les scènes trash, l’humour noir et une touche dramatique bien dosée, les musiques et l’ambiance glauque tendue, et surtout l’environnement digne d’un film de maison hanté. Une folie plus soutenue et 15minutes supplémentaires auraient pu en faire un classique. Pas d’importance, on passe un agréable moment.