Un sujet grave et hélas chaque jour toujours plus actuel, traité avec (bonne) conscience et sans complaisance, particulièrement dans la première partie du film qui suit les péripéties dramatiques vécues par le jeune Bilal dans sa tentative de passer de l’autre côté de la Manche. La scène où les jeunes migrants, cachés sous la bâche d’un camion, se recouvrent la tête d’un sac en plastique pour que leur respiration ne les trahisse pas lors du passage de la frontière, est bouleversante de justesse. Ensuite les choses se gâtent un peu lorsque le scénario se focalise sur les états d’âme et le divorce douloureux du personnage de Simon (interprété par Vincent Lindon), dont on se fiche un peu à vrai dire, tant la détresse de Bilal et de ses compagnons d’infortune nous paraît autrement plus insupportable et révoltante.