Privé de sortie cinéma en France (mais passant par la case Netflix), le nouveau film de l'inégal Cameron Crowe se déroule à Hawaï, où un soldat revient sur ces terres. Mais là où il espérait revoir son amour de jeunesse, on va lui coller sur le dos une jeune femme, elle aussi soldat, dont la romance ne va pas tarder à avoir lieu.
Je voudrais bien vous dire que le film se tient à ce résumé, mais il y aussi une histoire de satellite, de double orteil, et au fond une histoire d'une incroyable niaiserie.
Je ne sais pas si Cameron Crowe a abusé de Kamehameha (qui est une boisson alcoolisée typique de Hawaï, et pas seulement une attaque dans Dragon Ball) mais le résultat est d'une niaiserie, toute tracée de guimauve.
Disons que ça respire la grosse facilité, avec un type qui revoit son ex qu'il n'a pas vu depuis 12 ans, et il découvre qu'elle a un mari, mais qu'elle a une fille de 11 ans.... Et la jeune femme qui l'accompagne de partout est au départ insupportable, mais bien entendu, ils vont tomber amoureux, après une scène où on voit bien le dernier ordinateur ultra-fin de Sony (producteur du film) !
Je ne sais pas si on peut parler de mépris pour Hawaï, mais Emma Stone, dont le personnage est censée y être originaire, n'est pas crédible une seconde ; pourquoi ne pas avoir embauché une véritable actrice du cru ? Car il plusieurs personnages originaires de l'île, mais ce sont limite des faire-valoirs face à Bradley Cooper, Rachel McAdams ou encore Bill Murray (qui joue Bill Murray, sans doute).
Cela dit, comme souvent chez Cameron Crowe, la bande originale est réussie, mêlant des chansons de Hawaï avec des titres plus actuels. Le titre démarre sous des images d'archives de l'île, avec des gens qui font du surf, et on rappelle que Hawaï est un terrain fondamental pour la conquête spatiale.
Cameron Crowe n'est vraiment pas un mauvais réalisateur, peu de gens réalisent un chef d’œuvre de l'acabit d'Almost famous, mais pourquoi s'est-il engagé sur un film aussi sirupeux ? Il n'est pas médiocre, mais c'est tellement cousu de fil blanc, qu'on se met à regarder autre chose, notamment les paysages de Hawaï qui, pour le coup, sont très bien filmés. Mais ça ne suffit pas...