En voilà une superbe adaptation. Sans déconner. Je partais pas objectif, loin de là : Les Bêtes du Sud Sauvage fait parti de mes films préférés dans la vie, alors quand j'ai su que Benh Zeitlin nous promettait un nouveau tour de manège, j'ai pris un ticket direct.


Dès la lecture de la bande annonce on comprend que Zeitlin nous livre sa version moderne et poétique de Peter Pan. Du point de vue de Wendy (ce qui est une bonne chose, parce qu'après m'être fardé le Disney pendant des années, pris le temps de détester de plus en plus Hook à chaque visionnage, Peter était devenu pour moi un super connard plutôt qu'un héros qui veut pas grandir).


Pour en revenir au film, tous les ingrédients des Bêtes du Sud Sauvage sont là ; la liberté, se surpasser, veiller sur sa tribu, prendre soin des plus petits que soi ... Sont tous des thèmes qui résonnent encore une fois dans Wendy. Chose encore plus folle, Zeitlin arrive à diriger ses acteurs gosses comme un virtuose, mais on sent qu'il laisse aux adultes le choix de pas savoir jouer, ce qui rend l'oeuvre encore plus intéressante.


Neverland est magnifique, sorte d'île abandonnée, jonchée de déchets, d'épaves de bateaux et d'explosions de souffre dû à la présence d'un volcan. Ici pas d'Auorochs comme dans les Bêtes du Sud Sauvage, mais Mère, une sorte de baleine, créature mi déesse mi fantastique qui veille sur ses enfants, les sauve du danger et leur permet de ne jamais grandir, à condition de ne jamais laisser la tristesse et le doute s'emparer de vous.


La BO fait penser à une sortie d'album indie comme on avait pu le voir avec Max et les Maximonstres de Spike Jonze, alors ça passe sur le moment mais l'hymne récurrent peut vite devenir saoulant. Pour moi c'est le seul point noir du film (et la morale, mais je peux pas dire grand chose parce que sinon je vais tout spoiler et je veux pas tout spoiler dans la vie).


C'était super chic ! Plongez y, et faites vous le combo des deux films à la suite, c'est encore plus magique si tant est qu'on veut y croire, à cette magie !

LouKnox
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le 30 juin 2020

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Lou Knox

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