L’histoire de Romeo et Juliette aura été une source d’inspiration intarissable pour les artistes et l’humanité toute entière. Cela s’explique par le fait qu’elle met en scène sa plus grande dualité: L’amour et la guerre. Les principaux éléments de l’œuvre de Shakespeare se retrouve dans West Side Story : deux clans opposés qui voient naître à travers leur haine réciproque un amour idyllique impliquant un membre de chaque groupe. La grande différence entre l’original et l’adaptation réside dans la conclusion. Au lieu de retourner l’arme contre elle pour aller rejoindre son Romeo dans l’au-delà, Maria sèche ses larmes, ajuste son voile de deuil et suit les porteurs de la dépouille de celui qu’elle adorait pour se faire messagère de paix auprès des guerriers qui peuplent terre. Évidemment la forme utilisée ici par les artisans pour raconter le célèbre récit est tout autre. Le chant et la danse ponctuent l’action créant ainsi un effet de distanciation par rapport au drame qui se vit. Et cela de belle façon. Les chorégraphies sont réglées au quart de tour, les mélodies sont impérissables, la réalisation efficace et minutieuse comme la plupart des films signés par Robert Wise. Même si ce genre de production peut pâlir avec le temps, West Side Story ne perdra jamais son statut de film culte. Il y a bien sûr les chansons et les musiques qui résonnent toujours à nos oreilles, mais reste aussi dans nos mémoires la plus grande amoureuse du grand écran en Natalie Wood et la drive époustouflante de Rita Moreno. Deux déesses!