"Il est dur de travailler pour un maître âpre, mais il est plus dur encore de ne point avoir de maître pour qui travailler."
Oscar Wilde
Whiplash fait partie de ces films où l'on se sent irrémédiablement happé, où il est impossible de ne pas adhérer tant le rythme, et l'image sont séduisants. A la fois mordorée et chatoyante l'image nous imprègne de cet univers particulier que véhicule le Jazz, où , au détour de chaque plan semble poindre le reflet d'une cymbale.
Si la dualité entre maître tyrannique et élève passionné est un thème qui as déjà été abordé maintes fois, force est de constater que Whiplash excelle dans la mise en scène de ce duel, où seul la reconnaissance est récompense. J.K Simmons est parfait en dictateur mélomane du studio band, évoluant avec une énergie nerveuse et passionnée qui force l'admiration tout en nous glaçant de stupeur. Miles Teller est quant à lui tout aussi excellent, à la fois naïf et sincère dans l'admiration qu'il voue à ce père de substitution. A la fois solitaire et tenace, c'est avec empathie et respect que nous suivons l'ascension d'Andrew Nyman prêt à tout pour réaliser ses rêves de Jazzman en devenir.
A la fois superbement incarné et réalisé , Damien Chazelle nous offre un film intense soulevant la question Hégélienne de la dialectique du maître et de l'esclave, mais également la difficulté d'être un artiste donnant de soi à chaque prestation, un acte de création douloureux et nécessaire, une véritable maïeutique.