Whiplash par MaximeMichaut
Entre Full Metal Jacket et Black Swan, Whiplash est un suintant duel à trois entre le bon, la brute et le tempo, les notes et les mots fusant comme des balles dans une impressionnante chorégraphie de sueur et de sang. Puisant dans sa propre expérience personnelle, Damien Chazelle fond à la perfection la forme de son film, maîtrise totale de l'art du montage, au rythme incessant de la batterie, subjectivité presque fantastique menant à une séquence finale à l'apothéose visuelle orgasmique. L'autre élément évident de cette puissance est l'antagoniste, poltergeist féroce de la perfection, porté par un sidérant J.K. Simmons qui traverse l'écran pour nous faire transpirer et trembler. Alourdi par quelques clichés mais d'une stupéfiante énergie, Whiplash est une quête paroxystique de l'excellence aux confins de l'inhumanité, un dévouement artistique épidermique qui nous contamine à chaque instant par l'impact des plans, insatiable percussion.