Des bisseries made in Hong Kong, j’en ai vu des caisses lors de ma période HKMania. C’était même presque devenu une « compétition » entre passionnés d’arriver à dénicher le truc le plus improbable ou le plus rare afin de le faire découvrir à nos visiteurs un peu aventuriers sur les bords. Du coup, des trucs bien WTF de l’ex-colonie britannique, j’en ai vu un sacré paquet. Mais certains étaient passés entre les mailles du filet. Parfois trop rares, parfois juste inconnus, et avec parfois un casting pourtant des plus alléchants sur le papier. Et puis 10 ou 15 ans après, allez savoir pourquoi, cette chasse aux « trésors » nous traverse de nouveau l’esprit et, BIM, on tombe comme par magie dessus, avec certes de la qualité d’image souvent dégueulasse et des sous titres par moments illisibles. Mais que voulez-vous, une petite séance nostalgie, ça ne fait pas de mal de temps en temps. Alors on se lance quand même avec Who Cares (1991) de Max Lee, un touche à tout dont c’est ici le dernier film. Et… c’était bien moins bon que ce qu’on espérait…


Au casting, Sibelle Hu (Dreaming The Reality, Inspector Wears Skirts), Kara Hui (Inspector Wears Skirts, Angel Terminators), Dick Wei (Le Marin des Mers de Chine, Angel Terminators), ou encore les gweilos Dan Mintz (Operation Condor, Burning Ambition) et Sophia M. Crawford (Escape From Brothel, Angel Terminators 2). Avouez que sur le papier, ça a de quoi faire saliver l’amateur de cinéma de tatanes de Hong Kong. Ajoutez à cela des têtes connues telles que Chor Yuen (réalisateur de The Convict Killer ou encore Clans of Intrigues) ou encore Charlie Cho (Police Story, Fortune Code) et on se demande même comment ils arrivaient à réunir un tel casting avec un budget qui, après visionnage du film, semble famélique. Et pour le coup, la déception ne fût que plus grande tant Who Cares, également connu sous le titre Ghost Killer, est un film sans grand intérêt. Clairement, on est dans une énième bobine d’exploitation tournée à la va vite, avec des acteurs semblant tellement là uniquement pour toucher leur cachet qu’ils ne semblent y mettre aucune envie. On constate immédiatement que le tournage a été très rapide avec des scènes qu’on ne s’est pas fait chier à refaire cinquante fois et un jeu d’acteur souvent complètement aux fraises. Les gags peinent à nous arracher un sourire tant ils vont dans le lourdingue, même pour les habitués de l’humour cantonais et, clairement, le comique de situation est à la ramasse surtout que c’est le même (le fait que tout le monde ne voit pas le vampire sauteur) qui va revenir de manière régulière. Ai-je perdu l’habitude de ces têtes, que je connais pourtant très bien, qui vont cabotiner et gigoter à mort pour nous faire rire ? Peut-être. Mais là en tout cas, ça n’a pas fonctionné.


Who Cares va aligner bon nombre de scènes complètement improbables et qui souvent n’ont absolument aucun sens. L’attaque au bloc de glace ? La scène dans la prison ? Le vampire qui fait de la corde à sauter ? Mais pourquoi ? WTF ! Certains passages sont des plus saugrenus mais tellement bancals que même l’effet de surprise du spectacle out of this world auquel on assiste ne prend pas. Seul le délire du vampire qui se met à faire la danse de l’homme saoul sur la musique de Wong Fei Hung lors du combat final est réellement réussi. Puisqu’on parle des combats, là aussi c’est la déception. Avec un tel casting, on était en mesure d’attendre quelque chose de percutant, à défaut d’être marquant. Mais même pas. Aucun effort sur les chorégraphies ou même le montage de ces derniers. Il n’y a bien que lors de l’affrontement final, Kara Hui + Sibelle Hu contre Dan Mintz, Dick Wei et des bad guys que ça devient nerveux, rapide, comme si cela avait été chorégraphié par quelqu’un d’autre ou que ça venait d’un autre film. Mais c’est bien trop court et, à l’instar de celui dans l’appartement de Chor Yuen, ça préfère repartir sur un simili combat gaguesque contre le vampire., moments gênants à l’appui (la chanson pour le vampire). Et quelle déception de constater que Sophia Crawford (qui a eu pour maitre martial Dick Wei) n’est là que pour de la figuration et qu’elle ne participe à aucun combat…


Who Cares est une bobine d’exploitation mélangeant les genres comme Hong Kong en a pondu des tas. Parfois c’est réussi. Parfois, ça l’est moins. Who Cares fait partie de la deuxième catégorie et ce n’était sincèrement pas terrible.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 1 juil. 2020

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